Après l’affaire des tonnes de sucre restées en souffrance depuis des années au port, voilà que l’entreprise portuaire de Béjaïa s’apprête à détruire des milliers de bouteilles de bière impropre à la consommation. Importées par un opérateur privé dont le nom n’a pas été révélé, cette affaire rappelle celle qui a eu lieu en 2010, lorsque l’entreprise portuaire avait jeté des milliers de canettes de bière à la décharge publique de Boulimat, mais sans procéder à la destruction de cette marchandise qui a été vite récupérée par des jeunes pour l’écouler à des prix dérisoires à travers les bars et discothèques de la région.
C’est suite à des malaises ressentis par des consommateurs de bière qu’une enquête a été diligentée remontant ainsi à la source pour découvrir que ces malaises étaient provoqués par la consommation de bière périmée jetée par l’entreprise portuaire. C’est dans le souci d’éviter ce genre de scénario que l’EPB a pris la décision de ne pas se contenter de jeter ces bouteilles dans la nature, décidant de tout détruire.
Il reste à savoir combien de temps cela nécessitera pour arriver à la destruction de milliers de bouteilles et quel sera le procédé à suivre pour qu’aucune bouteille n’y échappe. Pour rappel, cette entreprise portuaire a déjà saisi, il y a quelques années, des tonnes de céréales impropres à la consommation mais cela avait débouché sur un feuilleton qui avait duré plusieurs années à cause de la lenteur de la procédure judiciaire.
En effet, en saisissant ces tonnes de céréales, l’EPB a été contrainte d’empêcher le navire chypriote «Achylles» ainsi que son équipage de quitter le port de Béjaia pour la simple raison que son armateur avait pris la poudre d’escampette avant même que le pot aux roses ne soit découvert par la DCP de Béjaia. C’est alors qu’une procédure judiciaire fut enclenchée durant des années, avec comme dommages collatéraux une sorte de séquestration de l’équipage, heureusement aidé par des citoyens pour se nourrir.
Ce scenario a débouché sur la décision de laisser partir les marins de l’Achylles, coulé finalement au large du port. Selon des juristes spécialisés en droit maritime, c’est ce genre de situation que redouteraient les responsables des ports nationaux, et ce, en raison de la lenteur de la procédure judiciaire dans ce genre de litige.
Hassane Boubekeur