Cette situation, qui dure depuis plus de cinq semaines, complique la tâche aux importateurs, qui accusent un manque à gagner, d’une part, et pénalise les navires, d’autre part.
Il ne s’agit pas d’une première au port d’Alger, un port connu pour l’obsolescence de son infrastructure et la saturation de ses 36 quais d’entreposage. Les procédures de dédouanement étant la raison principale de ce blocage, notre source évoque la lenteur avec laquelle chaque bateau accoste au quai, mais aussi les mesures draconiennes imposées afin de scanner chaque conteneur et de délivrer enfin le fameux sésame pour permettre à l’importateur d’évacuer sa marchandise. Ces navires en souffrance viennent se greffer à une situation on ne peut plus explosive dans un port appelé à faire sa mue, à défaut de créer de nouveaux points de passage et de dédouanement des marchandises au vu du flux important du trafic maritime. Et si les importateurs pointent du doigt l’administration, il n’en demeure pas moins que des centaines d’importateurs et de transitaires ont délocalisé leurs activités vers d’autres ports du pays, quitte à payer plus cher pour ne pas voir leurs produits pourrir dans le large. Il y a quelques mois, on fustigeait les importateurs et les transitaires qui ne respectaient pas les délais d’enlèvement des marchandises. Des sanctions avaient même été prononcées à l’encontre des réfractaires, notamment pour les conteneurs qui dépassaient les 2 mois et 21 jours et qui étaient évacués vers les zones sous-douanes avant qu’ils ne soient mis en vente aux enchères. Mais là, on assiste à l’effet contraire. Plus que jamais interpellées, les autorités compétentes doivent réagir afin d’alléger les méthodes bureaucratiques qui ralentissent l’activité portuaire. Autrement dit, la responsabilité est partagée par tous les acteurs qui interviennent dans les secteurs des transports et des finances pour prendre en charge les doléances de ces milliers d’importateurs, dont plus de 50% relèvent du secteur privé. Avec l’arrivée de la fête de l’Aïd et la période des grandes vacances, le commun des mortels s’interroge sur le sort de ces marchandises, notamment celles qui approchent les dates d’expiration. Aussi, d’autres marchandises sensibles risquent de connaître un mauvais sort à cause des délais de stockage, ou de buter sur une mauvaise chaîne de froid, alors que d’autres produits destinés à la large consommation, donc déjà vendus sur commande, risquent, eux aussi, de se détériorer, et ce, juste après leur sortie du port.
F B