Aucune réponse n’a été apportée au mouvement de grève qu’observent les travailleurs du port d’Alger. Au huitième jour du débrayage, les travailleurs ne savent plus à quel saint se vouer.
Après un rassemblement organisé hier matin devant leur direction, les travailleurs du port sont allés exposer leurs doléances aux responsables de l’Union générale des travailleurs algériens.
Ils sont plus de 400 travailleurs du port à revendiquer leur «réintégration à l’entreprise mère». En passant de l’EPAL à World Dubaï Port El Djazaïr, les travailleurs du port ont vu leurs conditions de travail se métamorphoser de manière «inhumaine».
Pourtant, le contrat de transfert évoque «la sauvegarde de tous les acquis et avantages». Le même document souligne une possibilité de réintégrer l’EPAL en cas de non-satisfaction ou de mésentente avec le nouvel employeur.
Les travailleurs du port d’Alger se sont retrouvés manifestement dans une situation qui devrait mener à leur retour à l’entreprise mère.
Insatisfaits des conditions intenables dans lesquelles ils exercent depuis le passage aux ordres du groupe émirati, les travailleurs du port d’Alger observent une grève qui risque de durer encore plus longtemps si l’on se réfère aux dernières évolutions émanant des parties concernées par le conflit.
Face à la détermination des travailleurs à faire valoir leur droit, la direction émiratie n’a trouvé mieux pour remédier à la situation que d’adresser des mises en demeure aux travailleurs grévistes avant de procéder à leur licenciement.
«La confusion dans laquelle se sont retrouvés les travailleurs de l’entreprise portuaire se résume par le fait que la direction préparait le solde de tout compte des travailleurs alors que ces derniers sont affiliés à une autre entreprise», explique un groupe de grévistes au cours du rassemblement organisé devant le siège de la Centrale syndicale.
Un autre gréviste rappelle que le contrat évoque plutôt une réintégration dans l’entreprise mère qu’un licenciement.
Les travailleurs grévistes regrettent également la manière avec laquelle est traité le conflit. Pour remplacer les ouvriers grévistes, «la direction a procédé au recrutement de quelques anciens travailleurs qui ont été licenciés antérieurement, ainsi que de nouveaux éléments sans la qualification requise», fera remarquer un contestataire.
La situation de pourrissement que vivent les travailleurs du port le plus important au pays ne se justifie pas.
Même la direction de Dubaï Port World n’ignore pas les pertes qu’engendre un tel arrêt de l’activité portuaire.
Elle avance un manque à gagner d’une valeur de 48 milliards de centimes.