Selon une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), le secteur privé absorbait près de deux tiers du total des personnes occupés (65,6%) en 2010 en Algérie, soit un effectif total de 6 390 000 des occupés (dont 799 000 femmes).
La population occupée en 2010 était estimée à 9 735 000 personnes, les femmes représentaient 15,1% de la population totale occupée, soit un effectif de 1 474 000 personnes. Le secteur privé absorbait près de deux tiers du total, précise l’ONS dans cette enquête effectuée à la fin de l’année 2010. L’enquête a relevé que près de deux occupés sur trois sont des salariés (avec une légère dominance du salariat non permanent, contrairement à ce qui était observé par le passé, les salariés non permanents constituent 33,4% de l’emploi total contre 32,9% pour les salariés permanents). L’emploi indépendant touche, par contre, un occupé sur quatre. La ventilation de la population occupée selon le secteur d’activité économique fait ressortir des profils différents entre l’emploi masculin et celui féminin. Chez les hommes, les services non marchands emploient près d’un occupé sur quatre, dont 22,5% dans le BTP, 17,1% dans le commerce, et 12,6% dans l’agriculture. Chez les femmes une concentration des emplois essentiellement dans le secteur des services non marchands qui absorbe plus de la moitié de l’emploi féminin (54,2%) et celui des industries manufacturière (27,1% de l’emploi féminin total). «Sur un total de 9 730 000 travailleurs, 879 000 personnes ne sont pas affiliées au régime de la sécurité sociale, soit 50 %», précise l’ONS dans cette enquête qui a touché un échantillon de 14 592 ménages. L’ONS a fait savoir, par ailleurs, que 68,4% des salariés non-permanents et 80,5% des occupés indépendants ne sont pas affiliés à la sécurité sociale, durant la même période… La non- affiliation à la sécurité sociale semble, selon la même source, affecter l’ensemble des secteurs d’activités économiques du secteur privé, soit «76,4% de l’emploi total dans ce secteur, autrement dit les trois quarts de l’emploi privé total». A noter, par ailleurs, que le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique pour 2012 a relevé que «les programmes de relance de la croissance connaissent des dysfonctionnements bien qu’ils ont permis de ramener le taux de chômage autour de 10% en 2011». Le chômage qui constitue l’une des préoccupations majeures de la société algérienne a connu, en effet, plusieurs dispositifs et stratégies de lutte aussi variés que provisoires. L’Etat algérien, dont le secteur économique se repose royalement sur les exportations des hydrocarbures, tente tant bien que mal de remédier et d’investir ses ressources humaines au nom des dispositifs qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Les difficultés que trouvent des milliers de diplômés universitaire à trouver une place dans le marché du travail témoignent que la politique de l’emploi a du chemin à faire pour prendre au sérieux la question du chômage et que l’économie nationale souffre d’insuffisances de création d’emplois. Vu l’absence d’enquêtes et de bilans à même de suivre le déroulement et les résultats des différents dispositifs anti-chômage, des contestations ont été enregistrées depuis une année, notamment chez les employés dans le cadre du dispositif du pré-emploi de l’Agence nationale de l’emploi (Anem).
Yasmine Ayadi