Pompeo exprime la ligne dure américaine sur l’Iran: Riyadh devra « aider » Washington

Pompeo exprime la ligne dure américaine sur l’Iran: Riyadh devra « aider » Washington

M.Pompeo a expliqué qu’il avait aussi discuté de la possibilité de voir Riyadh faire davantage pour soutenir les opérations militaires dirigées par Washington en Syrie, comme le souhaite Donald Trump.

Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a affiché hier en Arabie saoudite la ligne dure du président Donald Trump vis-à-vis de l’Iran, avant de rallier Israël, un autre pays hostile à Téhéran et à l’accord sur le nucléaire iranien. Riyadh a marqué la première étape d’une tournée de M.Pompeo auprès d’alliés clés des Etats-Unis au Moyen-Orient, laquelle, outre Israël, le verra se rendre en Jordanie.

Avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 a été le grand sujet de discussion. Mike Pompeo n’a pas mâché ses mots envers l’Iran, juste avant de quitter Riyadh: ce pays «déstabilise toute la région», «est le plus grand sponsor du terrorisme dans le monde», «vend des armes aux (rebelles) Houthis au Yémen», «dirige des campagnes de piratage informatique» et «soutient le régime meurtrier d’Assad» en Syrie. «Nous sommes déterminés à faire en sorte que l’Iran ne détienne jamais l’arme nucléaire.

L’accord dans sa forme actuelle ne présente pas cette garantie», a-t-il réaffirmé. Son homologue saoudien Adel al-Jubeir s’est prononcé pour un durcissement de l’accord, notamment sur l’enrichissement de l’uranium et les inspections, et souhaité de nouvelles sanctions contre Téhéran pour son programme de missiles balistiques et son «ingérence dans les affaires des pays de la région». La semaine dernière, l’Iran et la Russie ont catégoriquement rejeté l’idée d’un nouvel accord et affiché leur volonté d’en rester au seul texte existant.

A Riyadh, M.Pompeo a, lui, assuré que Washington allait «continuer à travailler» avec ses «alliés européens» pour «corriger» cet accord.

En Arabie saoudite, le nouveau chef de la diplomatie américaine s’était entretenu dès samedi avec M.Jubeir et avait dîné avec le prince héritier, Mohammed ben Salmane. Il a été reçu hier par le roi Salmane avant de prendre la direction d’Israël.

Mike Pompeo en a profité pour réaffirmer le plein soutien de Washington à son allié saoudien sur le Yémen, où Riyadh a pris la tête en 2015 d’une coalition contre les rebelles houthis, soutenus par l’Iran. M.Pompeo a par ailleurs expliqué qu’il avait aussi discuté de la possibilité de voir Riyadh faire davantage pour soutenir les opérations militaires dirigées par Washington en Syrie, comme le souhaite Donald Trump.

«C’est un problème compliqué», a-t-il dit, assurant qu’il était «confiant» dans le fait que Riyadh allait «aider» Washington. Ex-militaire de 54 ans, Mike Pompeo a traversé un épineux processus de confirmation parlementaire après sa nomination par M. Trump mi-mars, face à l’opposition d’une majorité de démocrates dénonçant son attitude va-t-en-guerre et des propos jugés islamophobes et homophobes, ainsi qu’à l’aile évangéliste des républicains craignant ses velléités interventionnistes.