Pompeo a présenté de nouveaux éléments au Congrès: L’affaire Khashoggi relancée à Washington

Pompeo a présenté de nouveaux éléments au Congrès: L’affaire Khashoggi relancée à Washington

Par Merzak Tigrine

L’administration Trump, qui défend le prince héritier Mohammed Ben Salmane, est acculée par le Congrès pour qu’elle se prononce sur cette affaire encombrante.

À Washington, la tension monte au sujet du meurtre de Jamal Khashoggi. Le Congrès attend la réponse de l’administration Trump suite à l’expiration, vendredi, de l’échéance imposée par des sénateurs démocrates et républicains, qui ont activé le 10 octobre 2018 une loi donnant 120 jours au locataire de la Maison-Blanche pour trancher dans ce dossier. Parallèlement, c’est le secrétaire d’État Mike Pompeo qui s’est présenté en personne au Congrès pour présenter les derniers éléments dans cette affaire dont dispose son département.

Selon l’agence Reuters qui rapporte l’information, rien n’a filtré sur le contenu de ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie américaine. Quant à la réponse de Donald Trump au Congrès, un haut responsable américain a révélé à l’agence AFP que “le président se réserve le droit de refuser, lorsqu’il le juge approprié, d’agir en réponse aux demandes d’une commission parlementaire”, en invoquant notamment la “séparation des pouvoirs”.

Ceci étant, le déplacement de Mike Pompeo au Congrès coïncide avec la présence à Washington de son homologue saoudien, Adel Al-Jubeir. Ce dernier a lancé un avertissement clair en direction des élus américains. Le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane, “n’est pas impliqué dans le meurtre” du journaliste Jamal Khashoggi, et s’en prendre à lui “est une ligne rouge”, a-t-il prévenu. “Que quiconque puisse penser qu’il peut dicter ce que nous devons faire, ce que nos dirigeants doivent faire, est ridicule”, a-t-il déclaré à la presse, dans un message en direction des nombreux membres du Congrès, qui jugent le prince “responsable” de l’assassinat du journaliste saoudien et appellent à des sanctions.

Une chose est sûre, l’administration Trump fait tout pour préserver l’alliance avec l’Arabie Saoudite, qu’elle juge incontournable, même si cette affaire a profondément terni l’image des dirigeants saoudiens. Pour calmer les esprits, le département d’État US avait rappelé la veille que Washington avait déjà sanctionnée à la mi-novembre 17 Saoudiens et a promis que le gouvernement continuerait à “faire en sorte que ceux qui sont responsables du meurtre de Jamal Khashoggi rendent des comptes”.

Par ailleurs, Agnès Callamard, la rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, a indiqué, vendredi à l’agence Associated Press, que l’Arabie Saoudite a tenu une deuxième audience dans le cadre du procès des 11 accusés du meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, le 31 janvier, à l’écart des médias.

Merzak Tigrine