Pomme de terre : les prix atteignent des sommets

Pomme de terre : les prix atteignent des sommets

La pomme de terre fait partie de l’alimentation quotidienne des algériens, et constitue l’un des aliments les plus consommés en Algérie, encore plus durant le mois sacré du Ramadan. Mais depuis quelques mois et à l’instar d’autres produits de large consommation, la pomme de terre connaît une flambée des prix sans précédent. En effet, cette dernière a atteint des prix invraisemblables aux yeux du citoyen algérien. Depuis maintenant quelques jours, la pomme de terre est vendue à 160 voire 180 dinars le kilo.

L’APOCE réagit face à la flambée du prix de la pomme de terre

Ce qui a poussé l’Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et son Environnement (APOCE) à lancer une campagne de boycott pour faire baisser les prix de cet aliment, en critiquant aussi le déséquilibre du marché et la difficulté de le contrôler et de le réguler.

L’organisation a expliqué dimanche 17 avril, dans un communiqué que « à la lumière de la hausse sans précédent du produit agricole le plus important pour le consommateur algérien, qui est la pomme de terre, dont nous avions averti il ​​y a plusieurs semaines et prédit que son prix atteindrait ce qu’il est actuellement. »

« Et après avoir été nombreux à nous appeler à agir et à assumer notre responsabilité morale, malgré notre manque d’aide dans ces circonstances difficiles que nous vivons compte tenu des mutations économiques mondiales et du coût élevé des produits agricoles, en plus du déséquilibre du marché, l’organisation appelle à un boycott… Et après que le prix de la pomme de terre dans certaines régions ait dépassé les 180 dinars, malgré notre conscience de la difficulté de la tâche, d’autant plus qu’il s’agit d’un aliment de base… reposant sur la conscience, la patience et la solidarité des citoyens. »

L’organisation a appelé le gouvernement à fixer un prix de référence pour cette substance, selon des mécanismes précis, et a affirmé sa disponibilité à contribuer à l’élaboration d’un document de route pour ce processus, qui pourra être mis en œuvre en quelques jours seulement.

Les raisons de cette hausse des prix de la pomme de terre

D’après le quotidien arabophone Echourouk, qui a pris contact avec le secrétaire général de l’Union générale des agriculteurs algériens, Hassan Kodmani, qui a confirmé que les récentes pluies ont empêché les agriculteurs de récolter leurs récoltes pendant plus d’une semaine, en raison de la l’humidité du sol et sa transformation en boue, ce qui, selon lui, a contribué au manque d’approvisionnement des marchés de gros et à la baisse de l’offre, soulignant que l’amélioration des conditions climatiques facilitera l’accélération des récoltes et compensera la pénurie sur les marchés dans les prochains jours.

Le même intervenant a ajouté que seulement 3 wilayas du nord du pays approvisionnent actuellement les marchés en pommes de terre après l’arrêt de la production dans le sud, à savoir Mostaganem, Skikda et Tiaret, et ces régions, selon lui, ont connu une baisse importante de la production cette année en raison de la sécheresse, qui a conduit à une pénurie de ce matériel par rapport aux années précédentes, critiquant les prix que ses calculs ont atteint des niveaux inacceptables, et il est assuré de leur baisse dans les prochains jours, après la récolte des récoltes.

D’un autre part, le responsable de l’Association algérienne des commerçants et artisans, Taher Belnouar, a souligné que la production annuelle de pommes de terre de 5 millions de tonnes est devenue insuffisante pour les Algériens en raison de l’augmentation de la consommation d’une part et d’autre part l’orientation d’importantes parties de la production vers l’exportation, l’industrie manufacturière et les « semences ». Il a ajouté que la faiblesse du réseau de stockage contribuait au manque d’approvisionnement sur les marchés.