Après les 130 dinars, 100 dinars, la pomme de terre affiche ces derniers temps 60 dinars. Un jeu de yoyo permanent auquel s’adonnent les prix dans cette filière qui ne connaît décidément qu’un seul régulateur : la spéculation !
«Une claque c’est toujours moins douloureux qu’un coup de massue. On pourrait penser, par effet psychologique, que les prix se sont stabilisés après la flambée.
La réalité est que 60 dinars est un prix encore excessif», nous livre un père de famille rencontré dans le centre. Pour lui : «si les prix sont relativement bas, c’est pour la simple raison que les spéculateurs n’ont pas encore mis la main sur la récolte». Et en termes de récoltes ce sont les marchés de Mostaganem qui ont accueilli dernièrement les premières productions de pomme de terre de saison de la région. «Cet arrivage devra contribuer à la baisse des prix de ce produit de large consommation à moins de 45 DA le kilogramme après avoir dépassé 100 DA», explique le directeur des services agricoles de la wilaya.
La récolte s’est effectuée sur une superficie de plus de 1 300 hectares et s’est soldée par la cueillette de 390 000 quintaux. L’opération se poursuit jusqu’au mi mai prochain indique-t-on. La DSA prévoit une production dépassant 2,6 millions qx de pomme de terre saisonnière sur une superficie de 8.400 ha. Certaines exploitations dans la wilaya ont réalisé un rendement de 550 qx/ha, à la faveur de l’utilisation de l’irrigation goutte-à- goutte, alors que le rendement a atteint dans d’autres 320 qx/ha.
Une grande affluence des commerçants de différentes wilayas du pays pour l’acquisition de la pomme de terre de saison est relevée dans les communes réputées par la culture de ce tubercule, à l’instar de Bouguirat, Hassi Mamèche et Am Nouissy. La wilaya de Mostaganem a réalisé dernièrement une production de 120 500 qx de pomme de erre de primeur sur une superficie de 482 ha, soit une hausse de 10 000 qx par rapport à la saison dernière, à la faveur de l’extension de la superficie des terres réservées à la pomme de terre, soit 20 ha au détriment de la filière céréalière qui a régressé ces dernières années. Ces taux de production argumentent largement le satisfécit des acteurs de la filière, c’est l’état d’indigence des mesures promulguées pour la régulation du marché des produits de large consommation qui continue d’inquiéter. Sinon comment les intervenants, en amont ou en aval de la filière parviennent-ils à contourner les engagements inscrits aux cahiers des charges et auxquels ils doivent se conformer ? Outre cet état de fait, ils sont nombreux à pointer du doigt les limites des divers instruments mis en oeuvre il y a quelques années, à l’instar du Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation).
Lyes Sadoun