Pollution des îles Baléares : le plastique proviendrait-il d’Algérie ?

Pollution des îles Baléares : le plastique proviendrait-il d’Algérie ?

La Méditerranée serait la mer la plus polluée dans le monde. En effet, les équipes de scientifiques ont découvert une véritable décharge sous-marine à plus de 2 km de profondeur au large des côtes européennes. Le principal constituant de ces déchets est le plastique, un dangereux polluant qui met en péril l’écosystème sous-marin du bassin méditerranéen.

D’après l’étude Quantifying Transboundary Plastic Pollution in Marine Protected Areas Across the Mediterranean Sea, « 70 % des macroplastiques (objets en plastique dont le diamètre est supérieur à cinq (5) millimètres) qui flottent dans les eaux des îles Baléares en Espagne proviendraient d’Algérie ». Pour précision, ces îles forment un archipel situé à l’ouest de la mer Méditerranée, plus précisément à l’est des côtes espagnoles, comptant cinq principales îles, dont Ibiza et Majorque.

D’ailleurs, c’est un groupe d’experts d’universités et de départements de recherche marine en Grèce, Italie et l’Australie qui a réalisé cette étude. Fin octobre dernier, Sylvaine Giakoumi, co-autrice de la recherche, a levé le voile sur ce chiffre lors d’une conférence au congrès des aires marines protégées, sous la direction générale de la pêche et des affaires maritimes.

En outre, ladite étude a démontré que « la taille des plastiques est directement liée à leur capacité de dispersion et à leur destination finale », car « plus le plastique est grand, plus son déplacement est favorisé ». En notant le fait que « les efforts locaux pour réduire la pollution plastique dans les zones protégées restent insuffisants ».

D’où la nécessité d’une « collaboration entre les pays méditerranéens pour mettre en œuvre des plans de gestion adéquats contre la pollution plastique dans leurs eaux territoriales, en particulier dans les eaux protégées », a préconisé la même étude.

Pollution de la Méditerrané : tous les pays du bassin sont responsables !

Les conséquences de la pollution plastique du bassin Méditerranéen pèsent lourd sur l’écosystème marin et pourraient même menacer la santé humaine. D’ailleurs, les experts estiment que ce problème est l’un des plus grands défis environnementaux de notre époque. Spécialement au niveau de la mer Méditerranée, dont les rives regroupent des pays des trois continents africain, européen et asiatique.

Tout en tirant la sonnette d’alarme, les experts recommandent la mise en œuvre de réglementations communes entre les pays du bassin afin d’assurer la gestion des déchets et protéger les écosystèmes marins.

Selon les informations rapportées par Futura Sciences, « 22 pays de la région génèrent 24 millions de tonnes de déchets plastiques, parmi lesquels 42 % sont enfouis, 14 % incinérés et 16 % seulement sont recyclés ». « Si les pays étudiés ont des caractéristiques et des performances hétérogènes, aucun n’est exempt de responsabilité dans la pollution plastique en Méditerranée« , a indiqué la même source, en révélant que « la France est le plus important producteur de déchets plastiques de la région avec 4,5 millions de tonnes en 2016 ».

Le plastique représente 87 % des déchets marins en Algérie

Dans son rapport de 2020 sur la gestion des déchets en Algérie, l’Agence nationale des déchets (AND) a révélé que « le plastique représentait 87 % des déchets collectés au niveau des plages durant la campagne de surveillance et de suivi des déchets marins, lancée par l’Agence ».

En effet, la campagne de quantification de l’AND a indiqué que « le plastique constituait 87 % des déchets ramassés au niveau des plages, contre 13 % pour les autres types de polluants, à savoir le papier, le métal, le verre et le tissu ». Et pour cause, « le tourisme et les mauvaises pratiques de gestion des déchets », a souligné le même rapport.

De plus, le rapport de l’AND a aussi expliqué qu’il « était presque impossible de recycler les déchets marins par ce qu’ils perdent certaines de leurs propriétés en subissant des dégradations physiques, chimiques et biologiques sous l’effet de la chaleur, le sable et la salinité ».