Politiques et mesures en faveur des PME : Absence d’une stratégie globale de développement

Politiques et mesures en faveur des PME : Absence d’une stratégie globale de développement
politiques-et-mesures-en-faveur-des-pme-absence-dune-strategie-globale-de-developpement.jpg

Des lacunes importantes dans le cadre politique, en particulier en ce qui concerne la coordination institutionnelle et l’absence de lignes directrices stratégiques, ont été relevées.

Les résultats de l’évaluation des politiques et mesures en faveur des PME, appliquées en Algérie et menées en 2013 dans le cadre du processus de coopération industrielle euro-méditerranéenne ont été présentés hier à l’hôtel El-Djazaïr (Alger). L’évaluation réalisée par l’Union européenne avec l’OCDE, la Fondation européenne pour la formation et la Banque européenne pour l’investissement met en lumière des contraintes importantes pour la création et le développement des PME en Algérie.

Bien que ces contraintes soient aussi présentes dans d’autres pays de la région, elles sont particulièrement importantes en Algérie et résultent à la fois d’un faible nombre de PME actives dans l’économie et d’un secteur productif très fragmenté composé principalement de microentreprises.

L’évaluation, qui se base sur le “Small Business Act” pour l’Europe, est structurée autour de dix principes qui constituent les dimensions politiques évaluées : l’éducation et la formation à l’entrepreneuriat, y compris l’entrepreneuriat des femmes, les procédures de faillite efficaces et la “seconde chance” pour les entrepreneurs, le cadre institutionnel et réglementaire de l’élaboration des politiques en faveur des PME, l’environnement opérationnel de la création d’entreprise, les services de soutien aux PME et les marchés publics, l’accès des PME aux financements, l’accès des PME aux réseaux et partenariats Euro-Med, les compétences des entreprises et l’innovation, les PME dans une économie verte et enfin l’internationalisation des PME. L’évaluation repose sur la méthodologie de l’indice des politiques en faveur des PME, ensemble d’indicateurs des politiques couvrant ces dix dimensions.

Les indicateurs comprennent cinq niveaux d’élaboration des politiques publiques, allant de l’absence de politique ou de mesure spécifique (niveau 1) au respect total des bonnes pratiques (niveau 5). L’Algérie affiche des niveaux assez faibles par rapport à la moyenne régionale. Plus globalement, l’évaluation souligne le manque d’une stratégie globale de développement de la PME.

Des lacunes importantes dans le cadre politique, en particulier en ce qui concerne la coordination institutionnelle et l’absence de lignes directrices stratégiques ont été relevées. Le document indique, entre autres, qu’un programme ambitieux de mise à niveau des entreprises a été lancé en 2010, avec le soutien d’un large budget, mais sa mise en œuvre est lente et la demande de services de la part des entreprises locales reste limitée.

Des actions ont été menées pour améliorer l’environnement des affaires, à commencer par la simplification des procédures d’enregistrement des sociétés, mais les progrès restent lents et sont entravés par des problèmes complexes de coordination institutionnelle. L’apprentissage de l’entrepreneuriat manque de soutien politique nécessaire pour être promu à tous les niveaux d’éducation et de formation. Le rapport indique qu’il y a 15 pour 10 000 habitants en Algérie, contre une moyenne de 50 à 60 dans les pays émergents.

La structure des entreprises est principalement familiale et les activités sont concentrées dans le secteur à faible valeur ajoutée. Le document évoque “un manque d’entreprise de classe moyenne”. L’évaluation suggère, comme actions prioritaires, l’élaboration d’une stratégie pluriannuelle de développement des PME cohérente avec les plans de diversification économique du pays.

Elle propose également de concevoir et tester un mécanisme orienté vers le marché soutenant les entreprises innovantes et promouvant les transferts technologiques, les investissements étrangers directs (IED) dans de petites entreprises, et l’intégration des entreprises algériennes dans les chaînes d’approvisionnement internationales. Présent à l’ouverture du séminaire, le chef de la délégation de l’Union européenne en Algérie a annoncé la tenue au mois d’octobre prochain, à Alger, d’une conférence sur le climat des affaires.

M R