«Une autre période de chute des prix du baril n’est pas écartée.»
Les quantités de pétrole extraites du sous- sol en Algérie «ne sont remplacées qu’à hauteur de 20 à 30%», a affirmé hier, le conseiller du ministre de l’Energie et des Mines, Ali Hached, lors de son intervention au forum d’El-Moudjahid. D’où la nécessité d’améliorer les performances dans le domaine de la prospection à travers les dispositions de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, a-t-il indiqué. Cette loi devrait pouvoir générer un peu plus d’avantages pour les investisseurs étrangers. L’exploration dans les hydrocarbures, aussi bien au sud du pays qu’au nord, ainsi qu’en offshore est un domaine très risqué, justifie-t-on. toujours sur le même registre, il est établi qu’une autre période de chute des prix du baril n’est pas écartée. Les cours du brut se sont orientés à la hausse depuis le mois de juillet dernier, dépassant la barre des 115 dollars vers la mi-août. Cela s’est opéré essentiellement sous l’influence du regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient, et du recul de la production pétrolière de la mer du Nord. Toutefois, pour les mois qui viennent, il faut rester prudent, a noté, hier, le conseiller du Ministre de l’Energie et des Mines. Dans la mesure où «le surplus sur le marché a de fortes chances de perdurer, voire accentué par l’éventuel déversement sur le marché d’une partie des stocks stratégiques américains d’autant plus que les Etats-Unis sont en pleine période électorale, la déprime des cours peut reprendre de plus bel en chutant sous les 90 dollars», dira-t-il. A titre de rappel, les cours du brut ont marqué une tendance haussière quasi ininterrompue durant le 1er trimestre de l’année atteignant un pic de 128 dollars le baril durant le mois de mars dernier, en raison des facteurs géopolitiques qui ont accentué les craintes d’une perturbation des approvisionnement pétroliers, de la vague de froid qui a touché l’Europe et du reflux du dollar face à l’euro. Néanmoins, les cours ont nettement fléchi à partir du mois d’avril, chutant sous la barre des 90 dollars pour le Brent vers la fin juin, déprimés par l’actualité économique mondiale et l’abondance de l’offre pétrolière qui dépassait largement la demande. Globalement, le niveau des prix enregistré en moyenne sur l’année 2011 a permis à l’Algérie d’améliorer les recettes de ses exportations d’hydrocarbures qui ont atteint une valeur de 72 milliards de dollars contre 56 en 2010. le prix moyen réalisé au 1er trimestre 2012 est identique à celui de la même période en 2011, soit environ 114 dollars le baril. Le marché de gaz naturel, affiche de son côté une évolution contrastée entre les différentes région, du monde. Cette disparité en termes de niveau de prix du gaz, persiste sur les marchés mondiaux. La demande soutenue du Japon, maintient la pression sur les prix du gaz en Asie, avoisinant des niveaux de 17 dollars /Mmbtu, alors que sur le marché européen ils oscille entre 8 et 13 dollars/Mmbtu tandis que le marché américain enregistre une moyenne d’environ 4 dollars/Mmbtu. Dans ce contexte, «la Sonatrach, a engagé des négociations avec des pays est-asiatiques tel la Corée, le Pakistan et l’Inde en vue de contrats d’exportation des quantités du GNL produit par ses deux unités», a-t-il fait savoir. Sur le plan interne, il est relevé que la consommation de gaz naturel a atteint 29 milliards de m3 en 2011, en évolution d’un peu plus de 6% par rapport à 2010. La consommation de produits pétroliers quant à elle, s’est établie à 17 millions de tonnes en 2011 contre un peu plus de 16 millions de tonnes en 2010. S’agissant des projections, il est ainsi prévu un programme d’investissement de prés de 80 milliards de dollars sur la période 2012-2016. Il est également envisagé dans le cadre du doublement de capacité de raffinage, la construction de 3 raffineries sur les Hauts Plateaux, une au Sud et ultérieurement une autre sur la façade maritime. En résumé, l’Algérie qui importe du carburant en quantité importante actuellement, devrait disposer en 2014, selon lui, d’une capacité supplémentaire de traitement de brut de prés de 4 millions de tonnes par an. Concernant le secteur de l’électricité, on continue à réitérer qu’à l’origine du déficit flagrant en matière de couverture de la demande, qui n’était pas prévue d’ailleurs, il y a uniquement l’utilisation massive des équipements de climatisation enregistrant un taux de croissance de 14% durant les deux dernières années. Enfin, en plus des projets de réalisation de centrales électriques déjà décidés, il a été lancé à l’effet de sécuriser le système électrique, un plan d’urgence pour la période 2012-2017. Ce plan concerne pour le réseau interconnecté, une capacité à réaliser sur la période 2012-2017 de l’ordre de 12.000 MW