Notre source rassure que l’Union européenne est tout à fait prête pour entamer les discussions et dégager une feuille de route sur cette politique de voisinage.
L’Union européenne veut accélérer les discussions sur la politique de voisinage avec l’Algérie. «L’Algérie a exprimé son intérêt pour la politique de voisinage mais nous n’avons pas dégagé un plan d’action», a affirmé une source diplomatique proche de Bruxelles. Les discussions sur la politique de voisinage sont lancées depuis le dernier Conseil d’association tenu en 2012.
Notre source rassure que l’Union européenne est tout à fait prête à entamer les discussions et dégager une feuille de route sur cette politique de voisinage. Or, du côté d’Alger, rien n’est encore programmé. S’agit-il d’un manque de volonté politique chez nos responsables? Très prudent et mesurant ses propos, ce diplomate n’a pas été affirmatif. «Je ne comprends pas pourquoi ce retard» a-t-il dit en précisant toutefois que l’Algérie a pris tout son temps pour réfléchir à cette politique de voisinage. Contrairement au Maroc et à la Tunisie, l’Algérie n’a pas accéléré le pas pour adhérer à cette démarche. Une position qui n’a pas plu évidemment, à Bruxelles.
L’Union européenne attend jusqu’à présent une réponse du gouvernement algérien. Notre source explique ce retard par l’agenda chargé du gouvernement. «Il y a actuellement un mouvement intense de déplacements des responsables étrangers en Algérie nous attendons que les choses se calment», a-t-il soutenu.
Et d’ajouter: «Nous espérons pouvoir lancer les discussions durant le premier semestre de l’année en cours.»
Selon lui, lors du dernier Conseil d’association, il a été convenu que le prochain round des discussions se déroulera au printemps.
En attendant ce rendez-vous, la représentation de la Commission européenne à Alger multiplie ses contacts sur le terrain. «Nous avons rencontré le représentant du Cnes et travaillons sur une rencontre où toutes les organisations et les représentants de la société seront conviés à s’exprimer librement», a indiqué notre source.
Dans la nouvelle approche concernant la politique de voisinage, l’UE apporte une aide accrue aux partenaires qui s’emploient à approfondir la démocratie, à former des partis d’opposition, consacrer l’indépendance de la justice ainsi que garantir les droits de l’homme et civils. Comme elle assure également le soutien au développement d’une économie solidaire. Notre source admet que la libre circulation des personnes pose un gros problème tout en précisant que le taux de refus des visas pour les Algériens a sensiblement baissé ces dernières années. Sur le plan des investissements prévus dans l’Accord d’association, notre interlocuteur reconnaît ouvertement la faiblesse des investissements européens en Algérie. «On a quelques retards à rattraper sur le plan des investissements dans le cadre de l’Accord d’association», a-t-il avoué. Lors de l’évaluation de l’Accord d’association avec l’UE, l’Algérie a clairement affiché son mécontentement sur la faiblesse des investissements européens en Algérie.
L’Algérie refuse d’être un marché pour les produits européens. Sur ce point, notre source a défendu ledit accord conclu depuis septembre 2005 avec l’Algérie.
Ce dernier refuse que cet accord soit réduit uniquement à l’aspect commercial. «Ce que nous faisons va au-delà des échanges commerciaux C’est le dialogue politique et le partage des expériences avec des outils de coopération», a-t-il soutenu. Sur un autre volet, à savoir la possibilité d’une intégration maghrébine dans un contexte marqué par la guerre au Mali et l’instabilité en Tunisie, notre source reconnaît que la situation est compliquée. «Il s’agit d’un défi à relever à travers le rapprochement et le dialogue», a-t-il conclu.