Malgré la chute des prix du pétrole et du gaz, le gouvernement algérien a promis de continuer à soutenir ses programmes sociaux dans des domaines-clés tels que le logement, alors même qu’il annonçait fin août de nouvelles réductions de dépenses.
La construction de nouveaux logements est un enjeu prioritaire pour les dirigeants algériens, la demande dépassant systématiquement l’offre depuis plusieurs années. Selon le ministère de l’Habitat, la pénurie de logements sociaux est estimée à 720 000 unités. Plusieurs facteurs ont contribué à ce déficit, notamment une population en expansion, celle-ci devant atteindre 40 millions d’habitants d’ici la fin de l’année, selon le bureau national des statistiques, une hausse de 25 millions par rapport à 1990. L’urbanisation s’accélère également, en particulier dans les régions côtières du nord.
De longues listes d’attente et un accès limité au logement ont suscité des protestations au cours des dernières années. Dans ce contexte de pression sociale, les représentants du gouvernement se sont engagés à faire avancer des projets ambitieux visant à éliminer le déficit en logements à l’horizon 2019.
Le gouvernement travaille en particulier à faire reculer l’habitat informel qui s’est développé à cause du manque de logements. “Nos efforts constants pour combattre et résoudre le problème des bidonvilles, en particulier dans les grandes villes comme Oran, Annaba, Alger et Constantine, nous permettront d’atteindre notre objectif de faire d’Alger la première capitale sans bidonville du Maghreb et d’Afrique”, a déclaré à OBG Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat.
Des restrictions planifiées
Le secteur de l’énergie représentant 60% des recettes de l’Etat en Algérie, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a annoncé que le gouvernement prévoit de restreindre les dépenses l’an prochain, après avoir déjà réduit son budget de 1,3% au début de l’année 2015 en raison de la chute des prix du pétrole et du gaz. “Nous avons besoin de prendre des décisions courageuses pour 2016, nous avons donc décidé d’une coupe de budget de 9%”, a déclaré M. Sellal à la fin du mois d’août, ajoutant que ces compressions de budget n’affecteraient pas le logement, la santé ou l’éducation.
Les autorités ont confirmé leur intention de maintenir les objectifs fixés dans le programme de logement 2015-2019, lors d’une réunion qui s’est tenue à Alger fin août et à laquelle ont assisté le gouvernement ainsi que les walis et gouverneurs des 48 provinces du pays. Au total, 1,6 million de logements devraient être construits, dont la moitié en logement public locatif. Selon les rapports des médias, 400 000 de ces logements publics sont prévus pour les zones rurales, les 400 000 restants seront proposés dans le cadre du programme gouvernemental de contrat de location-achat, géré par l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement.
“Les différents programmes et projets du secteur de l’habitation seront mis en œuvre en dépit de la baisse du prix du pétrole”, a confié à OBG A. Tebboune, ajoutant que les stratégies mises en place ont déjà eu un impact mesurable sur les conditions de vie à travers le pays. “Le taux d’occupation par logement a diminué, passant de 6,1 en 1998 à 4,3 en 2014.”
Un manque de logements
Environ 300 000 habitations devraient désormais être achevées chaque année, ce qui équivaut au nombre nécessaire pour résorber la pénurie accumulée lors des deux dernières décennies, selon les estimations du gouvernement. Jusqu’à 60% des nouveaux logements doivent être construits par des entrepreneurs du secteur privé, a ajouté A. Tebboune (…)