Le généralmajor Abdelghani Hamel (Photo ci-contre) a donné instruction aux services de police d’opter pour la prudence durant leurs interventions.
Au moment où le citoyen, face à la montée inquiétante de la criminalité qui met en péril sa sécurité, attend que l’État prenne des mesures pour lutter efficacement contre ce phénomene la police reçoit des instructions dans le «sens de l’apaisement».
Des bandes de récidivistes règnent en maîtres des lieux dans leurs quartiers et imposent leurs lois aux citoyens désarmés. Parfois, on s’interroge sur la passivité des services de sécurité qui hésitent d’intervenir pour extraire la victime des mains de ses bourreaux.
Il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale étale sur ses colonnes des cas d’agressions par armes blanches de citoyens, sans parler de batailles rangées entres bandes de voyous prenant souvent des citoyens en otages. Ces bandes sévissent de jour comme de nuit, à l’intérieur et à l’extérieur des centres urbains. Certains axes routiers sont déconseillés aux automobilistes qui risquent de se voir délestés de leurs véhicules.
Des bus de transport de voyageurs ont été arrêtés et des voyageurs ont été délestés de leur argent et autres objets et téléphones portables en plein jour. Cette situation, on ne peut plus inquiétante, devrait inciter les pouvoirs publics à asseoir une stratégie de lutte contre cette forme de criminalité qui ne cesse de faire des victimes.
Au rythme où vont les choses, il n’y aura point de lieu où l’on poura passer un moment de détente. Tous les espaces publics sont squattés par ces énergumènes qui surgissent pour perturber la quiétude des citoyens. Stations de bus, jardins publics, résidences et campus universitaire se trouvent livrés aux bandes de voyous qui commettent leurs forfaits en plein jour et sous le regard «bienveillant» des services de sécurité.
À Tizi Ouzou, un étudiant a été agressé à l’arme blanche mercredi dernier à la cité universitaire de Boukhalfa. Une marche a été même organisée le lendemain au chef-lieu de wilaya pour interpeller les autorités locales sur cette énième agression en milieu universitaires. Des résidentes de la cité universitaire de Tamda, à la sortie de la wilaya de Tizi Ouzou, avaient manifesté pour exiger l’installation d’une sûreté urbaine afin de sécuriser les lieux.
Le climat d’insécurité qui prévaut au sein de nos villes interpelle à plus d’un titre les pouvoirs publics qui doivent trouver en urgence les moyens et les mécanismes pour préserver la quiétude des lieux.
Certes, des services de sécurité doivent prendre en compte la conjoncture sensible et éviter les interventions musclées, synonymes de provocations, mais il ne faut pas oublier que la sécurité du citoyen et de ses biens est au-dessus de toute considération.
Des policiers côtoient les délinquants du quartier de jour comme de nuit sans qu’ils soient (les policiers) en mesure de les interpeler. Cette attitude met dans la gêne le policier lequel doit avant tout, veiller sur la sécurité du citoyen. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a donné instruction aux services de police d’opter pour la prudence durant leurs interventions.
Une prudence qui pourrait être assimilée à une sorte de passivité face aux commanditaires d’actes d’agression. Lors de son allocution prononcée jeudi à Alger à la cérémonie de sortie de la 13e promotion de commissaires principaux, Abdelghani Hamel a demandé à ses agents d’accomplir leurs missions dans le «strict respect» de la loi, «dans un esprit d’apaisement et une logique qui bannit les comportements agressifs et violents»
Et d’ajouter : «Face à la provocation, nos hommes doivent opposer le calme, la patience et une attitude professionnelle». Le professionnalisme, la prudence, le calme et la patience peuvent-elles être des armes de dissuasion contre les délinquants qui ne reculent devant rien pour accomplir leurs forfaits? Un État ne doit sa force qu’à sa capacité d’assurer la sécurité à ses citoyens.
Hacène Nait Amara