polémiques stériles à la veille du 1er Novembre, Heureux les martyrs qui n’ont rien entendu

polémiques stériles à la veille du 1er Novembre,  Heureux les martyrs qui n’ont rien entendu
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La polémique qui a opposé le général à la retraite Khaled Nezzar à Amar Bendaoud met en exergue ce type de climat qui ne sert en rien une révolution unique au monde qui continue de servir de référence pour les peuples en quête de liberté.

Maquisards unis pour un seul objectif pendant l’occupation: libérer l’Algérie du joug colonial français, ils s’étripent aujourd’hui par presse interposée. Est-ce leur manière à eux de commémorer cet événement qui a fait sortir l’Algérie des ténèbres? Probablement pas. Leurs attitudes ne contribuent cependant pas à servir la glorieuse révolution algérienne. Ceux qui ont décidé de mourir pour une Algérie libre. Aux oubliettes la torture, les enfumades… l’esprit de sacrifice extraordinaire dont ont fait preuve Hassiba Ben Bouali, Ali la Pointe, Petit Omar, Abane, Zighout, Didouche, Zabana et Ben M’hidi… qui ont affronté les bombes, les balles assassines, la guillotine…

Les anciens moudjahidine ont un devoir de mémoire pour contribuer à éclairer l’opinion publique sur ces zones d’ombre qui entourent l’histoire de la guerre de libération, sur ces assassinats camouflés en suicides, sur le discrédit injustement jeté sur ses héros. Contre toute attente, certains d’entre eux en saisissent l’opportunité pour se donner en spectacle.

Les correctifs qu’ils sont censés apporter pour rétablir la vérité au sujet d’événements de première importance qui ont jalonné cette période tournent souvent à des polémiques stériles lorsqu’elles celles-ci ne virent pas carrément aux règlements de comptes personnels. Celle qui a opposé le général à la retraite Khaled Nezzar à Amar Bendaoud met en exergue ce type de climat qui ne sert en rien une révolution unique au monde qui continue de servir de référence pour les peuples en quête de liberté. «Le général Khaled Nezzar est un homme sournois. C’est lui qui est l’instigateur et l’exécutant du complot tramé contre le président Chadli Bendjedid, un président qui a respecté la volonté du peuple et les résultats des élections législatives de 1991. Il y avait un groupe d’hommes sournois qui ont poignardé le président Chadli dans le dos», avait déclaré Amar Benaouda le 19 octobre, lors d’une conférence sur «la Révolution du 1er Novembre» qui s’est tenue à l’université d’El Tarf. «C’est à moi que revient le mérite d’avoir convaincu Chadli Bendjedid de prendre les rênes du pays après la disparition du président Houari Boumediene. Le pays était sur un volcan à cause de la guerre des clans qui faisait rage» avait ajouté l’ex-membre du groupe des 22. Un besoin tardif de se mettre au-devant de la scène? Benaouda n’en avait pas besoin. L’homme avait gagné ses galons de baroudeur et de combattant pour la liberté de l’Algérie sans peur et sans reproche. Son intervention a créé un débat qui a tourné au vinaigre. «Malgré les multiples déclarations de Chadli qui a affirmé qu’il avait démissionné de son propre gré, et bien que ces déclarations aient été rapportées par les journaux de l’époque, puis consignées dans ses mémoires pour être portées à la connaissance de tous les Algériens, voilà qu’un triste individu, qui pour des raisons que nous deux seuls connaissons, déblatère», lui a répondu l’ex-ministre de la Défense nationale, cité par le site Algérie Patriotique. Bien avant ces deux protagonistes il y a eu des échanges houleux entre l’ancien chef du gouvernement, Belaïd Abdesselam et le général Touati (Voir L’Expression du 31/07/2007), ceux d’Ali Kafi qui s’est violemment attaqué à Abane Ramdane, architecte de la plate-forme de la Soummam qui a jeté les bases de l’Etat algérien, exécuté par les siens. Puis Yacef Saâdi qui a porté atteinte à l’image de l’une des figures les plus attachantes de la Révolution, Larbi Ben M’hidi, qui était de surcroît son chef.

LG Algérie

Un seigneur de la guérilla qui a affronté ses bourreaux le sourire aux lèvres. «Larbi Ben M’hidi n’a pas tiré un seul coup de feu durant la guerre de libération», avait affirmé au mois de mars 2014 le «héros» de la Bataille d’Alger. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces propos, sujets à la polémique et à la diffamation par presse écrite interposée, ne sont pas un régal de littérature.

L’appréciation est laissée à l’opinion publique, si elle y trouve un quelconque intérêt. A défaut, il vaut mieux se boucher les oreilles. Heureux les martyrs qui n’ont rien entendu.