Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, affirme ne pas avoir fait des déclarations selon lesquelles des logements seront réalisés au profit des émigrés, jetant, du coup, la balle au secrétaire d’État chargé de la Communauté algérienne à l’Étranger, Belkacem Sahli qui était, d’après lui, l’auteur de ces propos.
Nouvelle polémique ! Le successeur de Noureddine Moussa dément l’information qui a été, pourtant, rapportée deux fois par Algérie presse service (APS) et pointe du doigt son «collègue», Belkacem Sahli, qui, selon ses dires, est la «source» de cette information. «Pour l’instant, il n’est pas question de réaliser des logements, quel que soit leur type, au profit de la Communauté algérienne établie à l’étranger», a affirmé hier Abdelmadjid Tebboune en marge d’une rencontre organisée à la mutuelle des matériaux de construction de Zéralda (Alger) pour l’évaluation de son secteur.
«C’est Sahli (le secrétaire d’État chargé de la Communauté algérienne à l’étranger, ndlr) qui a fait ces déclarations», a-t-il ajouté. Il faut dire, dans ce sens, que l’information ayant fait état de la réalisation de logements au profit des «émigrés» algériens a, en elle-même, suscité une vive polémique pour la simple raison que le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme n’arrive toujours pas à mettre un terme à la crise du logement pour les citoyens algériens habitant dans le pays avant de passer à cette catégorie. Toutefois, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que pas moins de 650 000 nouveaux logements seront lancés durant l’année 2013, en précisant que 80 % du programme quinquennal sera achevé avant la fin de la même année.
«Le chiffre peut paraître important, mais nous nous engageons à réaliser cet objectif. Ce n’est pas un miracle !», a-t-il martelé. Toujours dans le même contexte, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a souligné que les réalisations faites durant le premier trimestre de l’année en cours sont en deçà des prévisions. Ainsi, le même orateur a tenu de préciser que le retard accusé dans la réalisation des projets programmés pour cette période est explicable par le fait que les travaux ont été entamés au mois de février.
«Nous allons rattraper ce retard durant le deuxième trimestre, et à ce moment là, nous n’aurons pas droit à trouver des prétextes pour justifier ces retards», a-t-il encore soutenu. Le successeur de Noureddine Moussa a en outre fait remarquer que son département va opter pour les «opérations diesel». Plus explicite, le ministre a expliqué que la réalisation des différents programmes de logements va s’accélérer, une fois les procédures qui prennent du temps, comme l’étude, sont achevées. «Nous ne voulons pas de morts-nés ou de naissance d’handicapés», a-t-il insisté.
Une manière pour lui de dire que son département ne badine pas avec la «qualité». S’agissant du problème du foncier, Abdelmadjid Tebboune a souligné que ce problème a été pris en charge au niveau des grandes villes, à l’instar de Constantine, Oran et Annaba et que celui-ci se pose momentanément au niveau de la capitale. «En tous cas, il a été décidé de réserver des terrains d’une superficie totale de 620 hectares pour la concrétisation des différents programmes de logements au niveau de la wilaya d’Alger», a-t-il dit.
Et d’enchaîner : «D’ailleurs, nous pouvons immédiatement lancer un programme de 10 000 logements au niveau de la localité de Sidi Abdallah». Quant aux citoyens ayant souscrit à l’AADL (Agence de l’amélioration et du développement du logement) en 2001 et qui ont dénoncé récemment, par le biais d’un sit-in, leur «exclusion» dans le traitement des dossiers, le ministre s’est contenté de préciser que «plusieurs d’entre-eux ont soit changé de résidence, soit acheté des logement ou, encore, présenté de fausses résidences.
Soufiane Dadi