Ils sont 36 000 pèlerins à rejoindre les Lieux saints en 2010. L’Office du hadj (El-Bitaâ), l’Onat et TVA sont les organismes qui prennent en charge ce séjour religieux et chacun y va d’un tarif différent.
La vente des billets pour le hadj 2010 a commencé depuis le 4 octobre dernier et le tarif a été fixé à hauteur de 100 000 DA en plus des 220 000 DA de frais pour les besoins d’hébergement et restauration. Mais est-ce le prix réel du hadj 2010 ? Il n’en est rien, selon les témoignages des pèlerins dont une grande partie s’est plainte de la cherté de ce séjour à caractère religieux (14 000 pèlerins affectés à l’Onat et TCA-TVA à part égale et le reste est pris en charge par l’Office du hadj). “Non seulement, cette année le hadj coûte plus cher que l’année dernière et en plus nous avons la surprise que c’est excessivement cher par rapport à ce qui a été annoncé par les autorités, c’est inouï”, a déclaré un hadj visiblement décontenancé que l’on traite ce déplacement religieux comme n’importe quel autre séjour touristique.
Le prix est, en effet, un peu plus supérieur puisque le hadj 2009 a coûté 19 millions de centimes, en plus de 9,8 millions pour le billet d’avion. Mais cette fois, la situation aurait dépassé tout entendement.
Nous nous sommes, alors, déplacés au niveau de l’un des organismes qui s’occupe de l’opération hadj en l’occurrence Touring voyages Algérie (TVA), précisément à l’agence de Bouzaréah en nous faisons passer pour un simple citoyen venu s’enquérir de la démarche à suivre pour rejoindre les Lieux saints. L’on remarque alors que les gens sont très mal renseignés mais nous ressortons, toutefois, avec la ferme conviction que le calvaire de nos pèlerins a déjà commencé avant même qu’ils ne quittent le pays alors que le départ de la première vague est prévu à partir du 21 octobre prochain. “Allez voir au niveau d’El-Bitaâ ou alors à l’Onat parce que chez nous c’est complet”, nous dit-on, en nous orientant ainsi vers les deux autres organismes qui prennent en charge également cette opération après que les agences de voyages privées n’eurent été complètement écartées.
Nous nous sommes alors dirigés vers la source même à savoir l’agence TVA sise aux Vergers. Il n’y avait plus de doute, le pèlerin est obligé de débourser en plus de ses 220 000 DA au minimum l’équivalent de 100 euros de plus.
C’est en fait des paliers différents pour des prestations de plusieurs niveaux et la somme totale peut atteindre jusqu’à
1 800 euros. Le pèlerin est-il obligé de les payer ? En théorie non mais dans les faits, il n’a guère le choix. L’Onat, pour sa part, semble s’être contenté du peu et s’est montré plutôt modeste dans sa façon de procéder.
À leur niveau, le pèlerin a le choix entre rajouter 12 000 DA ou au maximum 35 000 DA. Il semble que l’Onat et El-Bitaâ ont acheté les structures d’accueil au moment où TVA se serait permis des structures d’un meilleur standing et propose plusieurs formules (chambre double, etc).
En fait, TVA (filiale de Touring club Algérie) en fait un véritable business notamment en l’absence des agences de voyages privées à qui l’on reprochait, entre autres, de pratiquer des tarifs très chers. Mais il ne faut pas perdre de vue que TVA n’est pas non plus une agence ou un tour operator (TO) étatique à l’image de l’Onat.
Il est autant privé que n’importe quelle autre agence de voyages privée après avoir été autrefois un organisme étatique.
Alors les questions, à son propos, s’imposent d’elles-même.
Pourquoi un traitement particulier pour TCA-TVA (SPA de droit privé) contrairement aux autres agences privées puisque ces dernières ont été exclues de l’opération du hadj après une instruction interministérielle ? Et a-t-on le droit aujourd’hui de lui interdire de pratiquer ce genre de prix.
Les pèlerins sont encore une fois les seuls otages d’une organisation qui n’arrive toujours pas à trouver ses marques. L’épisode de la omra 2010 et sa gestion catastrophique est encore très présent dans les esprits.