Le prix des eaux minérales n’a connu aucune hausse durant ce mois de Ramadan, a rassuré l’Association algérienne des producteurs de boissons (AAPB). Cette précision de taille fait suite aux propos tenus, il y a quelques jours, par le président de la l’Association de la protection des consommateurs. Ce dernier avait indiqué que le prix de «certaines marques d’eau minérale a connu une hausse significative».
Pour le président de l’Association de la protection du consommateur, Hariz Zakaria, des informations font état d’une hausse «injustifiée» de certaines marques d’eau minérale, qui sont passées de 25 à 30 DA pour la bouteille de 1,5 l, alors que le fardeau de 6 bouteilles a franchi le seuil de 140 DA, pour se stabiliser autour de 145 DA, alors qu’il ne frôlait pas la barre des 120 DA. Selon la même source, cette «hausse s’explique par le fait que le prix de l’emballage a été augmenté, d’où la hausse du prix du produit». «Nous n’acceptons pas cette hausse qui constitue un lourd fardeau qui pèse sur les familles algériennes. Nous voulons donner des explications sur cette augmentation injustifiée», aton ajouté. Poussant plus loin son argumentaire sur le sujet, M. Hariz évoque la problématique de la qualité des eaux, en interpellant le ministère du Commerce pour jouer son rôle «d’une manière plus efficace». «Je défie ces producteurs à prouver qu’il s’agit d’eau minérale. C’est une eau normale qui n’est même pas une eau de source.» Des propos que rejette M. Ali Hamani, président de l’Association des producteurs algérienne de boissons (AAPB). Selon ce dernier, il n’y a pas eu de hausse de l’eau minérale au niveau des usines pour la répercuter au détail. «La rumeur gagne du terrain comme ce fut le cas pour les viandes, les fruits et d’autres denrées de consommation. Le consommateur, c’est lui seul qui paie la facture», a-t-il soutenu. Pour sa part, Mourad Bouatou, vice-président de l’AAPB et représentant du groupe «Ifri», a affirmé que «les prix des matières premières utilisées dans la fabrication des emballages de l’eau minérale ont été revus à la hausse». «Il y a de petites augmentations concernant les prix des fardeaux de 6 bouteilles, qui sont passés de 120 à 130 DA, soit une hausse de 10 DA l’unité, voire moins de 2 dinars la bouteille», a-t-il ajouté. Pour rappel, ce secteur a été secoué, il y a quelques années, par de graves révélations du rapport des services de contrôle de la qualité. Ces derniers, soutiennent très souvent, que les produits commercialisés n’ont pas les caractéristiques d’une eau minérale. Il faut savoir également qu’il existe au jour d’aujourd’hui une trentaine de marques d’eaux minérales commercialisées en Algérie. Ces opérateurs mentionnent toujours sur les étiquettes d’emballage que leur produit est une eau minérale naturelle. Or, le citoyen n’a pas les moyens de vérifier si tel produit est une eau minérale ou une eau de source. Cette tâche incombe principalement au ministère des Ressources en eau chargé de l’attribution des concessions aux opérateurs. Le décret exécutif relatif à l’exploitation et à la protection des eaux minérales naturelles et eaux de source du 15 juillet 2004 souligne que «l’eau minérale naturelle est une eau microbiologiquement saine provenant d’une nappe ou d’un gisement souterrain, exploitée à partir d’une ou plusieurs émergences naturelles ou forées, à proximité desquelles elle est conditionnée». L’eau est définie comme étant «une eau d’origine exclusivement souterraine, apte à la consommation humaine, microbiologiquement saine et protégée contre les risques de pollution».
A. B.