Nouvel élément dans la très vive polémique sur l’usage de la darja (dialecte) à l’école qui enflamme l’Algérie depuis plus d’une semaine: le Rassemblement National Démocratique (RND) que dirige Ahmed Ouyahia, ministre d’Etat et directeur de cabinet à la présidence, a exprimé son rejet de la démarche de la ministre de l’éducation et a appelé à mettre l’école à l’abri des « tentatives de politisation. »
La position du RND, qui constitue avec le FLN, la base partisane du régime, a été exprimée par Seddik Chiheb, porte-parole du parti, dans une déclaration au journal El Khabar.
La décision d’introduire la darja (3amiya, dialecte) en préscolaire et durant les deux premières années primaire est « une opération marquée par la précipitation, l’ambiguïté et l’improvisation » aussi bien dans la manière de poser la question que de la traiter.
Seddik Chiheb, qui a partagé l’article d’El Khabar sa page Facebook note que la décision est une issue d’une conférence dont le thème était l’évaluation de 15 ans de réforme du système éducatif et que la question de l’enseignement de la darja n’y a pas été évoquée.

Le porte-parole du RND note que la ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit a parlé du baccalauréat dans des aspects techniques et « nous considérons en tant que parti que cela relève pleinement de attributions du gouvernement et non du seul ministère de l’éducation ».
Plus grave, selon Seddik Chiheb, Mme Benghebrit « s’est engagée sur les aspects politiques de l’enseignement qui doivent normalement relever des prérogatives du gouvernement seulement. Cela nous amène à penser qu’il existe une tentative d’imposer une orientation déterminée à l’école ».
Contre la politisation de l’école
Le porte-parole du RND a souligné que son parti est particulièrement attaché à mettre l’école à l’abri des polarisations politiques et des batailles idéologiques et préfère que la question de l’enseignement des langues et de leur enseignement soit débattu par les linguistes et les pédagogues.