Polémique poulet fumé Bellat : un échange tendu entre la nutritionniste VitaminJ et la marque

Polémique poulet fumé Bellat : un échange tendu entre la nutritionniste VitaminJ et la marque
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Tout a commencé par une vidéo publiée par Jihane Brahmia, plus connue sous le pseudonyme « Vitamin J » sur les réseaux sociaux, où elle rassemble plus de 167 000 abonnés. Ingénieure en nutrition et technologies alimentaires, et actuellement doctorante en nutrition et pathologies, la créatrice de contenu a alerté sur la présence d’une croûte marron sur le pâté de poulet fumé de la marque Bellat.

Dans sa vidéo, Jihane Brahmia qualifie cette croûte d’élément potentiellement toxique. Elle affirme qu’il s’agit d’un produit ultra-transformé et évoque la possibilité d’un fumage chimique, à base de fumée liquide contenant des résidus nocifs comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des études ont associé ces composés, bien que réglementés en Europe, à des risques sanitaires à long terme.

Elle explique également que ce type de croûte n’est pas visible sur des produits similaires dans d’autres pays européens ce qui soulève des questions sur les procédés de fabrication employés localement. Sa vidéo, s’inscrit selon elle dans une démarche générale de sensibilisation à la consommation responsable et à l’analyse critique des produits transformés.

La vidéo de Jihane Brahmia a rencontré un écho considérable sur les réseaux sociaux. Publiée sur Instagram, elle a rapidement dépassé les 4 millions de vues, suscitant un vif intérêt du public algérien. Partagée massivement et commentée par des milliers d’internautes, la séquence a relancé le débat sur les produits transformés, leur transparence et la sensibilisation autour des risques liés à certains procédés industriels.

La réponse controversée de Bellat : le DG prend la parole

En réaction à cette vidéo, le directeur général du groupe Bellat, Mourad Mellah, a publié une vidéo dans laquelle il conteste vivement la démarche de l’influenceuse. Plutôt que de répondre sur les arguments nutritionnels ou la composition du produit, il avance que la vidéo serait motivée par une demande de sponsoring non satisfaite.

Selon lui, le père de Jihane Brahmia aurait sollicité un partenariat pour un événement sportif africain, sans contrepartie jugée suffisante par l’entreprise. Bellat aurait décliné la demande, estimant que l’opération ne rentrait pas dans son cadre habituel de sponsoring. Le DG affirme ensuite que cette demande refusée aurait conduit à des représailles sous forme de contenus négatifs à propos des produits de la marque.

Cette déclaration a rapidement suscité la polémique, notamment en raison du ton employé par le dirigeant, qui a mêlé remarques personnelles, propos sur le maquillage de l’influenceuse, et critiques sur sa manière de s’exprimer en français. Il évoque même une tentative de « fermeture » de la société à travers une série d’attaques, ce qui est interprété par certains observateurs comme une tentative de décrédibilisation plutôt que de réponse rationnelle.

Mise au point de Jihane Brahmia et suite des événements

Face aux accusations publiques de Mourad Mellah, Jihane Brahmia a publié une story écrite sur ses réseaux sociaux, dans laquelle elle réfute catégoriquement les allégations formulées contre elle. Elle affirme n’avoir jamais sollicité de sponsoring, ni directement ni indirectement, ni pour elle-même ni pour le compte d’un proche. Elle précise également qu’elle ne connaît pas personnellement le directeur de Bellat ni aucun membre de son entourage.

Dans cette mise au point, l’ingénieure défend la rigueur de son travail scientifique, rappelant qu’elle se base exclusivement sur des sources validées pour produire ses contenus, et que son objectif est de sensibiliser le public aux enjeux de santé liés à l’alimentation industrielle. Elle dénonce le caractère diffamatoire des propos tenus à son encontre, ainsi que les attaques personnelles et sexistes qu’elle juge déplacées dans un débat public.

Elle précise que la présence du nom commercial dans la vidéo n’avait pas pour but de cibler l’entreprise, mais résultait d’une omission lors du montage. Ce détail n’enlève rien, selon elle, à la validité des informations partagées sur les procédés industriels.

La controverse, qui a rapidement pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux, suscite un débat plus large sur la transparence des industriels, le droit à la critique scientifique, et les limites de la communication commerciale dans le secteur agroalimentaire.