L’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, a assisté vendredi aux commémorations du 17 octobre 1961, marquant la violente répression d’une manifestation algérienne par le préfet de police Maurice Papon. Cette participation de l’Élysée suscite la controverse en France, la droite y voyant un signe de « se mettre à genoux devant les autorités algériennes« .
Le 17 octobre 1961 est une date marquée par la répression sanglante d’une manifestation algérienne à Paris, qui fit près d’une centaine de morts. Soixante-quatre ans après cette tragédie, la France a posé son geste diplomatique : l’ambassadeur Stéphane Romatet s’est rendu, à la demande d’Emmanuel Macron, à la cérémonie d’hommage de la ville de Paris sur le pont de Bezons.
Selon Le Figaro, qui cite des sources au Quai d’Orsay, ce geste présidentiel est destiné à dynamiser les relations entre Paris et Alger et faire oublier la crise diplomatique qui a éclaté début 2025.
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Un hommage « polémique »
En France, la participation du diplomate à cette cérémonie a immédiatement suscité la polémique. En effet, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a vivement critiqué ce geste sur le réseau social X, accusant le président français, Emmanuel Macron, de « continuer à se mettre à genoux et d’humilier la France« .
Jordan Bardella a justifié sa position en accusant « Alger de provoquer Paris » et en évoquant « le récent rapport parlementaire qui estime la prise en charge de migrants algériens à 2 milliards d’euros« .
« Avec l’Algérie, la repentance ne sert à rien : il faut couper immédiatement le robinet de l’immigration et des aides au développement. Il faut enfin engager le bras de fer !« , a-t-il rappelé encore une fois l’eurodéputé.
Alors qu’Alger multiplie les provocations et qu’un rapport parlementaire estime à 2 milliards d’euros par an la prise en charge de migrants algériens, Emmanuel Macron continue de se mettre à genoux et d’humilier la France.
Avec le régime algérien, la repentance ne sert à rien :… https://t.co/QAufuK8SPl
— Jordan Bardella (@J_Bardella) October 17, 2025
Contrairement à Retailleau, Laurent Nuñez veut relancer le dialogue avec Alger
La présence de l’ambassadeur français lors de cette cérémonie en hommage aux victimes de la répression du 17 octobre 1961, marque un revirement pour Emmanuel Macron, alors que celui-ci avait appelé son Premier ministre d’alors, François Bayrou, dans un courrier adressé au mois d’août à plus de « détermination et de fermeté » vis-à-vis de l’Algérie.
Dans le même temps, le remplacement de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur par Laurent Nuñez pourrait changer la donne. D’ailleurs, ce dernier, intervenant sur France Inter, a affirmé vouloir réengager le dialogue avec l’Algérie.
En effet, le nouveau ministre français de l’Intérieur a estimé, dimanche, qu’il devait y avoir « un bougé » dans les relations franco-algériennes, et a affirmé qu’une remise en cause de l’accord de 1968 n’était pas à l’ordre du jour : « Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires. Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème« , a-t-il déclaré.
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