L’Organisation algérienne de protection du consommateur (APOCE) s’est invitée dans la tourmente suscitée par les interrogations autour des produits de charcuterie fumée. Le groupe Bellat a ouvert ses portes à l’association, dans une tentative de dissiper les doutes. La polémique prend ainsi une nouvelle tournure.
Depuis plusieurs jours, les réseaux sociaux s’enflamment autour de la croûte brune sur un produit de charcuterie de poulet fumé. Face aux remous et à la crainte exprimée par de nombreux consommateurs, l’APOCE a décidé de réagir.
Un premier déplacement a été effectué vers le site du groupe Bellat à Blida. Avec l’objectif de consulter les documents techniques du produit mis en cause, d’analyser les conditions de fabrication, et surtout, de poser les bases d’une série d’actions à venir pour éclairer les consommateurs.
Polémique autour du poulet fumé en Algérie : des documents techniques passés au crible, et des autorisations jugées conformes
Lors de cette première visite, menée par le président du bureau de Blida de l’APOCE, le groupe Bellat a présenté l’intégralité de la fiche technique du produit concerné. La fameuse croûte brune, objet du débat, y figure avec ses composants, leurs origines, leurs pourcentages et les autorisations sanitaires qui les encadrent.
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Selon l’organisation, l’ensemble des ingrédients examinés lors de cette rencontre sont bel et bien « autorisés conformément au Codex Alimentarius et à la législation algérienne, et présents dans les proportions réglementaires ». En clair, sur le plan administratif et réglementaire, le produit coche toutes les cases exigées par les normes en vigueur.
Mais l’APOCE ne compte pas s’en tenir là. Pour compléter son évaluation, elle annonce le lancement prochain d’analyses indépendantes à partir d’échantillons prélevés directement sur le marché. Et ce, dans le but de comparer les résultats des tests en laboratoire avec les informations figurant sur la fiche technique remise par l’industriel.
L’APOCE se déplace dans une usine Bellat : une démarche d’information, pas d’accusation
L’APOCE insiste, elle ne se substitue pas aux organismes de contrôle officiels. Sa mission n’est pas de trancher, mais de répondre à l’inquiétude des consommateurs et de renforcer la transparence autour des produits largement consommés.
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Elle remercie au passage le groupe Bellat pour sa coopération, et annonce que cette visite est la première d’une série. D’autres usines de transformation de viande fumée seront, à leur tour, sollicitées. Afin d’établir un état des lieux global et fournir des réponses précises aux nombreuses interrogations du public.
L’évolution des habitudes alimentaires algériennes sous surveillance
Cette affaire révèle en creux un phénomène plus large. L’alignement progressif du mode de consommation des Algériens sur les standards mondiaux. Une mutation accélérée au cours de la dernière décennie. Marquée par une place de plus en plus importante accordée aux produits transformés.
Derrière ce changement, un défi pour les autorités publiques. Qui consiste à adapter en continu le cadre réglementaire et surveiller l’usage des additifs alimentaires au même titre que les produits phytosanitaires dans l’agriculture.
L’APOCE appelle également à renforcer la collaboration entre les nutritionnistes, les chercheurs et les institutions de santé. « Les spécialistes doivent éclairer les autorités officielles, notamment le ministère de la Santé, sur les dernières études issues des universités agréées, pour suivre les évolutions et y répondre de manière adaptée », souligne le communiqué.