Depuis plusieurs semaines la municipalité d’Alger a engagé des travaux de ravalement de la statue de l’émir Abdelkader qui trône à la place éponyme. Et cela à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance. Résultats du travail, une fois les échafaudages démontés : la catastrophe. La couleur choisie, un jaune moutarde, donne à ce monument en bronze un air plutôt guignolesque.
Ce qui n’a pas échappée à la fondation de l’Emir Abdelkader qui vient de manifester sa totale désapprobation par rapport à ces travaux qui ont aussi outré les Algérois et autres piétons passant par la rue Ben M’hidi.
« De récents travaux de ravalement de la statue équestre de l’Emir Abdelkader ont eu lieu. Ce monument a reçu, à la surprise générale, une couche de peinture à l’aspect repoussant », dénonce la Fondation qui n’a pas manqué par ailleurs de se faire l’écho de nombreuses marques de réprobation, et de témoignages indignés, aussi bien de personnes résidentes à Alger, que des quatre coins du pays.
« Gardienne privilégiée de la mémoire de l’Emir (…) La Fondation Emir Abdelkader s’élève avec la plus grande énergie pour dénoncer ce laisser-aller flagrant, cette indifférence générale, qui porte atteinte à l’image du personnage, lequel mérite un tout autre traitement, en cette commémoration du cinquantenaire de l’indépendance nationale, et qui provoque la risée des passants, concitoyens et étrangers, sympathisants des symboles nationaux », écrit la Fondation.
Estimant que le ravalement de la statue de bronze qui date de 1987 a été « raté », la Fondation affirme que des critiques ne cessent d’affluer pour dénoncer le traitement « indigne » et « injuste », réservée à la seule statue, érigée à Alger, à la mémoire du résistant, humaniste et fondateur de l’Etat algérien moderne.
Tous les témoins de ce ravalement ont la certitude que « la main d’œuvre a agi par ignorance », souligne encore la fondation qui regrette qu’il n’ait pas été fait appel à la direction des Beaux arts, car « l’expérience et le savoir-faire de ses experts auraient fait éviter ce massacre qui a consisté à enduire de peinture ce noble matériau qu’est le bronze ».