Polémique autour du projet de la grande mosquée d’Alger: Tebboune accuse la main… algérienne

Polémique autour du projet de la grande mosquée d’Alger: Tebboune accuse la main… algérienne
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Pour le ministre de l’Habitat c’est un complot interne mené par un sous-traitant algérien qui veut «saborder» le projet, car furieux de ne plus être de la partie.

Tebboune change de cible! Une semaine après avoir accusé l’entreprise française, Bouygues Construction, de vouloir saborder le projet de la Grande mosquée d’Alger, il impute cette fois-ci la responsabilité à la main… algérienne.

En effet, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville a programmé, hier matin, une visite d’inspection du chantier de ce projet faramineux. Une sortie qui avait pour but de faire taire la polémique qui enfle autour de Djamaâ El Djazaïr, à cause notamment des critiques acerbes de la presse française qui en a fait ses choux gras. Il faut ajouter à cela, la contre-attaque sur le site électronique TSA des bureaux d’études allemands, concepteurs du projet. Alors que tout le monde attendait à ce qu’il tombe à bras raccourcis contre ces bureaux auxquels il a mis fin aux fonctions en décembre dernier, eh bien, paf!

Abdelmadjid Tebboune estime que le «coup» est une attaque interne venant d’un bureau d’études algérien qui faisait de la sous-traitance pour les Allemands. «J’ai lu et relu plusieurs fois l’article. Je n’ai trouvé aucune empreinte allemande dans les propos cités. Les Allemands sont très respectueux des pays dans lesquels ils travaillent. Vous n’allez jamais entendre un Allemand polémiquer et surtout pas en citant le nom du président de la République de ce pays», a-t-il estimé.

LG Algérie

«C’est un sous-traitant algérien de ce bureau allemand qui est derrière cet article. Pour preuve, son argumentaire tourne autour de la Présidence, du ministère de l’Habitat, de l’emploi jeune…Il n’y a aucune critique technique du projet», a-t-il ajouté. «Ce sont des spécialistes de la déstabilisation et la manipulation. Ils veulent porter atteinte au projet…», rétorque-t-il avant de se reprendre sur ses propos au sujet de Bouygues Construction qui avait fait polémique. «Il ne s’agit pas de Bouygues», lance-t-il en colère aux journalistes. «La France est un pays ami.

L’Allemagne est un pays ami. La Chine est un pays ami. Il y a juste certains ennemis de l’Algérie ici et en France qui veulent jouer avec le projet pour nous déstabiliser», soutient-il. A rappeler que les propos repris dans l’article du site électronique sont ceux de Jürgen Engel, chef de file du groupement des deux bureaux d’études allemands, et Eric Fischer, directeur technique du projet. Il n’en demeure pas moins que le ministre de l’Habitat insiste sur la manipulation interne.

«On n’a jamais vu des membres de ce bureau d’études dans le chantier. C’est ce sous-traitant algérien qui faisait le suivi pour eux», souligne-t-il en assurant que tout ce qui a été dit était faux et n’allait pas toucher la bonne marche du projet. Vraiment? pas si sûr que ça! Alors qu’il y’a deux mois il prévoyait la livraison de la Grande mosquée pour septembre 2016, cette fois, il parle de décembre 2016, voire le premier trimestre 2017.

Cela tout en nuançant ses propos en précisant doucement au passage que cela s’agissait du «dead time» du gros oeuvre! D’ailleurs, lui qui, à chaque visite de ce chantier, annonçait fièrement le taux d’avancement du projet, a refusé de donner un chiffre malgré l’insistance des journalistes qui l’ont à maintes fois relancé. «Je ne peux donner de chiffres exacts. Mais voyez de vous-même le projet avance bien. Toutes les structures de sa composante sont visibles. Son minaret a dépassé les 120 m. La salle de prière va bientôt être couverte… Je vous promets que le projet sera réceptionné à temps, j’ai toujours tenu mes engagements, les projets de l’habitat que j’ai livrés sont la meilleure preuve», conclut un Tebboune des plus furieux.

Il s’est par la suite entretenu longuement et en aparté avec les responsables du projet. Ce qui a été dit entre eux fait partie du secret des dieux. Mais une chose est sûre: Djamaâ El Djazaïr n’a pas fini de faire parler de lui…