La guerre des prix du sucre et de l’huile ne fait que commencer. D’un côté, le groupe Cevital qui détient 65 % du marché de l’huile et 80 à 85 % de celui du sucre, selon les chiffres fournis par son président, et de l’autre les quatre opérateurs Afia, Safia, Zinor et La Belle qui dénoncent une «concurrence déloyale» de la part de Cevital.
La guerre des prix du sucre et de l’huile ne fait que commencer. D’un côté, le groupe Cevital qui détient 65 % du marché de l’huile et 80 à 85 % de celui du sucre, selon les chiffres fournis par son président, et de l’autre les quatre opérateurs Afia, Safia, Zinor et La Belle qui dénoncent une «concurrence déloyale» de la part de Cevital, selon le communiqué publié par l’APS.
Hier, le ministère du Commerce est venu à la rescousse de ces opérateurs pour sommer, par le biais d’une mise en demeure, le patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, de faire baisser les prix et de se «conformer à l’accord conclu dimanche dernier avec les opérateurs économiques (producteurs et importateurs) de sucre et d’huile pour faire baisser les prix de ces deux produits», selon l’APS qui cite une source auprès du ministère.
A cet effet, une mise en demeure a été adressée à ce groupe pour se conformer aux prix fixés par cet accord, à savoir 90 DA pour le kg du sucre et 600 DA pour le bidon de 5 litres d’huile, ajoute la même source.
Le communiqué transmis par l’APS ajoute que plusieurs opérateurs dans la production et la transformation du sucre et de l’huile «se sont élevés ces deux derniers jours» contre les nouvelles pratiques exercées par Cevital pour «casser les prix» de ces deux produits, «élargir sa part de marché et maintenir «sa position dominante» sur ces deux produits.
«Ces pratiques déloyales auxquelles a eu recours, à partir de mardi, cet opérateur ont provoqué une anarchie totale sur le marché», affirment les mêmes sources selon lesquelles «il n’a pas appliqué les termes de l’accord conclu avec le ministère du Commerce pour faire baisser les prix de ces deux produits».
«Les équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle commercial et de la répression des fraudes pour vérifier l’application de cet accord ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l’huile ne sont pas conformes aux termes de l’accord», précise cette source.
Pour sa part, le patron de Cevital a rendu publics hier les prix d’usine de ses deux produits (l’huile et le sucre) dans un communiqué du groupe qui propose ainsi le kilogramme de sucre à 74,50 DA et le bidon de 5 litres d’huile à 495 DA, 210 DA pour la bouteille de 2 litres et 110 DA pour celle d’un litre.
Dans le cas précis de l’huile et du sucre, l’Etat est directement concerné pour trouver un juste milieu basé sur le principe de la fixation des marges bénéficiaires entre les différents intervenants, à savoir les mandataires, les grossistes et les détaillants.
Cette mesure s’appliquerait au cas où les prix seraient revus déloyalement à la hausse. En revanche, au cas où l’augmentation des prix serait «normale», l’Etat procédera à la subvention ou à la suppression des droits de douane, ou encore de la TVA pour certains produits de première nécessité qui connaissent une flambée justifiée, et ce en faveur des importateurs.
Mais toujours est-il que ces derniers ne doivent pas profiter de la situation pour s’enrichir sur le dos des consommateurs, qui seuls doivent bénéficier de cette mesure. Au cas où il y aurait entente illicite entre les opérateurs économiques pour faire augmenter les prix sur le marché, ou en cas de spéculation, le gouvernement a la faculté et le droit d’intervenir de façon à ce que les prix soient plafonnés.
Or, dans le cas présent, Cevital n’a pas contrevenu aux règles de la concurrence puisqu’il a baissé les prix de ses deux produits. Cette guéguerre pour le contrôle d’un marché (huile et sucre), qui a généré un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars en 2010, risque de déborder de la sphère économique et se retrouver sur le plan politique.
Le pas a été franchi allégrement hier par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui est monté au créneau hier pour dénoncer le monopole exercé par Cevital et a appelé à une interdiction de celui-ci pour un rééquilibrage des parts de marché.
