La pilule anti-acné Diane 35 du groupe Bayer est actuellement sur la sellette. Depuis quelques jours, son utilisation alimente une vive polémique qui dit qu’elle est considérée comme plus dangereuse que celle de troisième génération.
Alors qu’en France l’alerte a été donnée par l’Agence du médicament faisant état de sept décès liés à la prise de ce traitement contre l’acné et généralement utilisé comme contraceptif, en Algérie, on n’en parle pas.
La pilule est en vente en pharmacie, et les autorités sanitaires font comme si de rien n’était. «Même s’il n’y a aucun danger, il fallait rassurer les gens de manière globale et informer les patients, les pharmaciens et les gynécologues afin qu’ils puissent rassurer eux-mêmes leurs patients, sinon leur fournir une réponse rationnelle pour réponde aux nombreuses questions soulevées», a précisé le Dr Boudraa, gynécologue installée à Khroub (Constantine).
Effectivement, le sujet de la pilule alimente la majorité des forums de discussions depuis deux jours. Pour le Dr Boudraa, la prescription de Diane 35 comme pilule contraceptive ne se fait plus depuis près de trois ans.
Si pour cette gynécologue, cette décision a été prise car elle estime que ses effets dermatologiques l’emportent sur les effets contraceptifs et que cette pilule est prescrite surtout aux adolescentes, ce qui ne se fait pas en Algérie, pour d’autres médecins, et notamment le Pr Hadjar Kaci, chef du service de gynécologie-obstétrique au CHU de Bologhine, la non-prescription de cette pilule est «une décision personnelle, mais aussi collective quelque part» puisque bon nombre de ses collègues sur le territoire national ont fait de même.
Autre raison pour que cette pilule ne soit pas prescrite : son prix. Alors que la plupart sont vendues 200 DA en moyenne, la Diane 35 est cédée à 650 DA la boîte. Bien que cette thèse ne soit pas partagée par plusieurs spécialistes.
C’est le cas du Dr Messasi, pharmacien, qui précise que «malgré son prix, elle reste parmi les marques contraceptives les plus demandées à cause notamment de ces effets dermatologiques». En tout cas, pour beaucoup de pharmaciens à Constantine, la pilule fait partie de leur stock.
«Aucune information n’a été communiquée à son sujet jusqu’à maintenant», souligne le Dr Merakchi, pharmacienne, qui ajoute : «Généralement, quand il s’agit d’un problème de santé ou d’un retrait du marché, nous sommes alertés par la direction de la santé.»
Ilhem Tir