Les onze partis politiques constituant le pôle nationaliste ont interpellé, hier, les pouvoirs publics à intervenir rapidement pour faire cesser les scandales de corruption et de malversations qui secouent les entreprises nationales et à «décider des sanctions à l’encontre des responsables de ces scandales», qui portent «une grande atteinte» à la sécurité et à la stabilité du pays.
Lors d’une rencontre, hier, à Sidi Fredj, les chefs de ces partis ont alerté «sur la délicatesse du dossier du chômage dans le Sud» et sur «les mouvements de contestation» enregistrés dans l’ensemble du territoire national, et qui peuvent «constituer une brèche permettant une intervention étrangère» comme cela s’est fait dans les pays de la région touchés par le Printemps arabe, «d’autant que l’Algérie est concernée par le nouveau plan de reconfiguration de la région et figure dans la liste des pays ciblés par ces mouvements».
«L’Algérie est sur une poudrière» a dit le président du Front de la bonne gouvernance. «Nous vivons une situation où il existe une rivalité entre les libertés et la préservation de la paix et la sécurité du pays», a-t-il ajouté. «L’achat de la paix sociale n’est pas une solution fiable et les mouvements de contestation enregistrés à travers les wilayas est un terrain propice qui peut être saisi par les forces occidentales qui ciblent l’Algérie dans sa sécurité et ses richesses», a-t-il dit.
«Je réponds aux chômeurs du Sud pour leur dire que vos revendications sont légitimes, mais attention à la manipulation étrangère», a fait savoir Mohamed Taleb Chérif, président du Parti national de solidarité et de développement (PNSD).

Pour lui, «le gouvernement doit être à la hauteur de cette situation en apportant des solutions fiables aux problèmes évoqués dans ces régions».
«Que va-t-on faire des réserves de change ? Que va-t-on faire de l’argent du fonds de régulation des recettes ? Que va-t-on faire de l’argent mis dans les banques étrangères ? Quelles sont les perspectives de l’Algérie de l’après-pétrole ? Où est la démocratie qui consacre l’égalité, la citoyenneté et la liberté ?», s’est interrogé le conférencier, estimant que «l’Etat est tenu de régler les problèmes de chômage, de logement et donner de l’espoir aux jeunes qui ne cherchent qu’à trouver les moyens pour déserter le pays». Pour Tarek Yahiaoui, du Parti nationaliste libre, «ce pôle nationaliste constitue l’alternative au mouvement nationaliste qui se trouve actuellement dans une véritable impasse en raison des crises qu’ils vivent».
Un débat houleux
Le débat autour de la situation actuelle de l’Algérie a été houleux. Les cadres des partis ont appelé «au renforcement du contrôle sur les responsables et les institutions de l’Etat afin de faire cesser le pillage des deniers publics». Certains ont alerté sur «les futurs scandales qui vont secouer le pays en raison d’une mauvaise gestion entreprise dans le domaine économique à travers notamment la destruction de l’industrie nationale, la fermeture des entreprises, l’attribution des contrats de gestion douteux aux étrangers et autres». Les partis politiques ont lancé un appel pour l’adhésion de «toutes les forces, acteurs du mouvement associatif et partis politiques» pour renforcer ce pôle qui se veut une véritable force de proposition.
A l’issue de cette réunion et pour assurer la continuité de ces activités, le pôle nationaliste a mis en place cinq commissions chargées de «la préparation d’une plate-forme de proposition sur le projet de la révision constitutionnelle», «le suivi et l’évaluation de l’exercice gouvernemental», «le suivi des préoccupations des jeunes», «la préparation du pacte du pôle» et «l’élaboration du règlement intérieur».
Notons que les onze partis du pôle dont le Front de la bonne gouvernance, le Front du militantisme national, le Parti nationaliste libre, le Parti nationaliste algérien, le Parti Ennour et le PNSD, constitué il y a une quinzaine de jours, a demandé «une deuxième lecture des réformes politiques» et «l’association de tous les partis dans le projet de la révision constitutionnelle» sans distinction.
Nouria Bourihane