Pôle des forces du changement : Réquisitoire contre la révision de la constitution

Pôle des forces du changement : Réquisitoire contre la révision de la constitution
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Ce groupe est déterminé à être une partie agissante et participer aux étapes et échéances futures de l’opposition. La crise «de régime profonde que traverse notre pays», de même que «la gravité des menaces et les lourdes incertitudes qui pèsent sur son environnement régional», assignent à l’opposition nationale des responsabilités politiques d’une importance extrême, est-il noté dans le communiqué du Pôle des forces de changement parvenu à notre rédaction.

Les consultations autour de la révision de la Constitution menée par Ahmed Ouyahia, est également évaluée par ce pôle. Cinq observations ont été dégagées.

«La mentalité qui préside à la conduite de ce processus révèle chez le régime en place plus un souci statistique qu’un souci politique», fait-on remarquer.

M.Ouyahia «aligne généreusement des chiffres et des pourcentages de participation à ce processus dont plus personne n’est dupe». Cela donne, en revanche, l’image «d’ un régime qui dialogue avec lui-même», souligne-t-on.

«Les tentatives de maquiller cette réalité sont vaines et dérisoires», juge-t-on. Car ceci ne suffit plus à «occulter l’inadaptation de la révision constitutionnelle envisagée à la crise politique aiguë à laquelle le pays est confronté», est-il soutenu. D’autre part, ce processus «divise les forces politiques économiques et sociales du pays quant à son opportunité, quant à ses méthodes et quant à son contenu lui-même», est-il rapporté dans ce document au titre des répercussions de la révision sur la société.

Ce pôle déplore le fait que ceux qui s’opposent politiquement à la démarche du pouvoir, sont qualifiés de «commerçants de la politique.» Mais que dire alors du commerce du pouvoir? se sont-ils demandé. Avant d’indiquer que «c’est par le commerce du pouvoir que le régime en place se constitue des soutiens, des réseaux d’influence et des allégeances». En n’obéissant qu’à sa logique propre et en persistant dans une démarche manifestement inadaptée, «le régime en place tend à imposer une Constitution qui ne sera pas celle de la République, mais seulement la sienne».

Sa forme contestable et contestée et par son fond qui n’a aucun lien avec les données de la crise politique actuelle, l’initiative de révision constitutionnelle représente un «élément d’exacerbation de cette crise plutôt qu’un pas sage et mesuré en direction de son règlement rapide et définitif», ajoute-t-on encore. Ce projet est vu comme un «simple moyen par lequel le régime vise à faire diversion et gagner un sursis et non à rechercher avec toutes les forces politiques et sociales représentatives une solution ordonnée, graduelle et consensuelle à la grave crise politique actuelle». Au chapitre de perspectives, le Pôle des forces de changement propose «un changement démocratique» lequel «instaurerait l’Etat de droit et des libertés, la légitimité, la représentativité et le fonctionnement ordonné des institutions, la bonne gouvernance, ainsi que la réhabilitation pleine et entière de la citoyenneté et du choix du peuple souverain».

Dans son bilan dressé à l’issue d’une rencontre tenue mardi dernier à Alger, ce pôle considère la conférence pour les libertés et la transition démocratique, tenue à Zéralda, le 10 juin dernier, comme une nouvelle étape «significative» dans le processus d’unification de l’opposition.

Cette alliance permettra à «l’opposition nationale de revendiquer, d’une seule voix et en rangs unis, la nécessité d’ouvrir, au bénéfice du pays, les perspectives d’un changement démocratique, ordonné, consensuel et graduel», est-il relevé dans le communiqué sanctionnant la réunion de ce pôle. Pour ce pôle, il est indispensable de préserver et consolider «la convergence qui s’est établie entre les composantes politiques et sociales de l’opposition nationale».

La préservation et la consolidation de cette dynamique passent nécessairement, «d’abord, par la large mobilisation des citoyens et ce, d’une explication et d’une sensibilisation quant à la démarche suivie et aux objectifs fixé». Ensuite, par «l’adoption d’une plate-forme d’action politique commune de nature à donner plus de poids et de force politiques aux justes revendications de l’opposition nationale». Enfin, par «l’élaboration d’un plan d’action permettant d’investir le terrain politique aux fins de mobilisation et de sensibilisation».