Sauf invitation officielle à un dialogue, le syndicat de Belkacem Felfoul s’est dit décidé de passer à l’acte. Il défie le gouvernement et promet une paralysie totale. “Nous allons montrer aux autorités le poids du Snapap !”
Trente-six secteurs de la Fonction publique, entre autres, les administrations de tous les ministères, les établissements scolaires, les hôpitaux et autres structures sanitaires, les communes… seront paralysés par une grève nationale de trois jours à compter de demain.
Le Snapap-Felfoul sort ses griffes et compte faire une belle démonstration de force dont se souviendra le gouvernement. “Nous allons paralyser tous les secteurs de la Fonction publique. La paralysie sera totale !” insistent les responsables du Snapap-Felfoul lors d’un point de presse tenu, hier, au siège du syndicat. Et de promettre de donner une belle leçon à tous ceux qui doutent de sa représentativité et sa capacité à mobiliser ses troupes. “Nous allons montrer notre poids aux autorités”, lance le chargé de communication du syndicat.
Le SG du Snapap, Belkacem Felfoul, expliquera que, “sauf invitation officielle à un dialogue effectif et concret qui aboutirait à la satisfaction de la plate-forme de revendications”, le syndicat passera à l’acte et la grève nationale aura bel et bien lieu les 18, 19 et 20. Le SG justifie le recours à ce débrayage décidé “à contrecœur” par le long silence du gouvernement. “Nous attendons la satisfaction de la plate-forme de revendications depuis le mois de juin dernier. Nous avons reporté l’action à maintes reprises, mais rien de concret ne nous a été proposé. Même la demande d’audience adressée au Premier ministre est restée lettre morte.”
L’optimisme affiché par les responsables syndicaux, lors du point de presse, ne laisse aucun doute sur la réussite de “la grève de la dignité”. Le conférencier explique que cet optimisme ne vient pas du néant. “L’appel à la grève a eu un très large écho au milieu des fonctionnaires. De nombreux fonctionnaires nous ont rejoints depuis cet appel.” Les rangs du Snapap qui comptait déjà plus de 400 000 adhérents se sont vus renforcés. Ceci augure d’une large mobilisation pour réussir la grève, d’autant que le syndicat est constitué de diverses unions nationales et bureaux de wilaya qui ont eux aussi connu un large engouement. Question : et si le gouvernement persistait dans son mutisme et refus de satisfaire les doléances des fonctionnaires, même après cette démonstration de force ? Le SG du syndicat répond : “La Constitution nous accorde le droit de recourir à d’autres formes de protestation. Nous allons probablement durcir le mouvement par une grève illimitée.”
Quoi qu’il en soit, le conseil national se réunira pour décider de la suite du mouvement en fonction de l’évolution de la situation. Pour rappel, une plate-forme de revendications de 20 points défendant notamment les intérêts des corps communs, des ouvriers professionnels, des appariteurs, chauffeurs et agents de sécurité a été déposée par le syndicat. Il s’agit, entre autres, de la révision du décret relatif au statut particulier des corps communs de la Fonction publique, ainsi que celui des ouvriers professionnels, chauffeurs et agents de sécurité, l’amendement du régime indemnitaire des deux catégories de travailleurs, l’intégration des 300 000 travailleurs contractuels, la promotion automatique, la valorisation des DEUA, l’octroi d’une prime de fin de service aux retraités à raison d’un mois de salaire pour une année d’exercice et la révision du congé de maternité…
M B
