Près d’un millier de jeunes chômeurs issus de plusieurs wilayas se sont retrouvés hier sur la place du 1er mai à Ghardaïa, en réponse à l’appel du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc). Plusieurs slogans ont été scandés.
Le rassemblement s’est déroulé dans le calme. Dès les premières heures de la matinée, la place du 1er mai, est investie par des centaines de jeunes chômeurs, venus de toutes les communes de la wilaya, mais aussi comme nous le précise un des coordinateurs du mouvement de plusieurs wilayas du pays. Malgré la fermeture de certains axes routiers affirme-t-on, pour empêcher les jeunes de venir à Ghardaïa, » le rassemblement a réussi sur tous les plans « .
Les services de sécurité qui étaient discrets et loin du lieu de rassemblement, n’avaient même pas à intervenir tant qu’aucun incident n’ait émaillé le sit-in. Plusieurs slogans ont été scandés tout au long du rassemblement, appelant « à plus de justice sociale » à mettre fin » à la hogra » mais aussi à offrir de l’emploi aux jeunes chômeurs. » La lutte jusqu’à ce que les chômeurs puissent travailler « , slogan phare a été scandé tout au long du rassemblement qui a pris fin à midi. Sur les nombreuses pancartes brandies, on pouvait lire des revendications d’ordre politique aussi comme : » nous voulons une Constitution standard « , allusion à la révision constitutionnelle.
Ce » rassemblement de la dignité » a été aussi l’occasion aux jeunes de Ghardaïa notamment, de réclamer » un pourcentage d’emploi dans les sociétés pétrolières » et un statut de » zone pétrolière » pour leur wilaya. Ces derniers qui réclament par la voix du coordinateur local du Cnddc, Abdeslam Hamdane, le départ du directeur de l’agence de wilaya de l’Anem et de la transparence dans les concours de recrutement, demandent aussi l’application stricte des mesures du Premier ministre, » dont on a vu aucun impact sur le terrain « . Plusieurs intervenant se sont succédés sur la tribune, qui pour réclamer » une justice sociale » qui pour dénoncer tel ou tel agissement de l’administration.
Tahar Belabes, coordinateur national du mouvement a, quant à lui, insisté sur le caractère » pacifique » du Cnddc et réfute les accusations dont a fait l’objet le mouvement. L’hymne national a d’ailleurs été chanté » pour montrer que nous tenons à l’unité nationale « , juge Belkacem Khencha, coordinateur régional. Les tentatives de récupération du mouvement ont également été dénoncées par Belabes, qui réaffirme : » le combat pacifique est notre seule arme.
Bienvenu à tous ceux qui veulent nous soutenir, mais nous refusons d’activer sur une quelconque chapelle « . Il convient de souligner, en outre, que les intervenants ont tenu à répondre à Louisa Hanoune dont le discours par rapport au mouvement n’est pas apprécié par des slogans du genre, » Hanoune Louisa, le Sahara pour toi c’est avec le visa », façon de lui dire qu’elle est indésirable. Outre les revendications sociales, les chômeurs ont tenu à » dénoncer la corruption » à travers des slogans qui citent nommément l’ex-ministre Chakib khelil, tout en faisant remarquer qu’ « au moment où les deniers publics sont dilapidés les jeunes se retrouvent dans la rue « . Vers midi, la place du 1er mai s’est vidée. Les jeunes se sont dispersés dans le calme et se sont donnés rendez-vous le 20 avril à Djelfa.
S. A .M.