Plusieurs tractations sont actuellement en cours La France cherche à apaiser les tensions

Plusieurs tractations sont actuellement en cours La France cherche à apaiser les tensions

«D’intenses tractations sont actuellement en cours, par voie diplomatique interposée pour non seulement le réchauffement des relations entre les deux pays, mais aussi pour ramener le Président Bouteflika à accepter une invitation du Président Sarkozy pour une visite officielle en France»

Le récent message du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à son homologue français Nicolas Sarkozy à l’occasion de la Fête nationale française augure t-il d’un redoux entre les deux pays ? Les rapports tantôt tendus engendrés par le différend historique à proprement parler de la repentance ou, encore le tour de vis donné pour l’obtention des visas pour les nationaux tantôt faisant ami ami, lors des courtes visites de travail de Sarkozy pour investir le marché algérien, n’ont pas dissuadé les canaux diplomatiques qui ne ménagent aucun effort pour donner un nouveau souffle et œuvrer à l’approfondissement du dialogue politique et à la poursuite de l’œuvre d’édification d’un partenariat d’exception.

«D’intenses tractations sont actuellement en cours, par voie diplomatique interposée pour non seulement le réchauffement des relations entre les deux pays, mais aussi pour ramener le Président Bouteflika à accepter une invitation du Président Sarkozy pour une visite officielle en France», confie au Midi libre une source autorisée.

Le Secrétaire général du FLN mais néanmoins représentant personnel du Président Bouteflika lors d’une conférence de presse à la suite d’une réunion du comité central avait déclaré qu’il n’y avait pas de frictions entre l’Algérie et la France. La récente visite de l’ancien ministre Jacques Toubon venait un peu «chahuter» l’optimisme affiché par Belkhadem qui, lors d’une rencontre au centre culturel français, avait remis au mauvais goût du jour les accords de 1968 en évoquant la réciprocité des accords d’Evian. Un autre pavé dans la mare de l’indignation qui n’éclaboussera pas pour autant les deux parties qui mettent tout sur le plateau de la balance de la sagesse et de la raison.

Pour preuve, le discours de l’ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt à l’occasion de la fête de la Révolution française. L’Ambassadeur a tenu à rendre hommage à l’Emir Abdelkader qui a sauvé des mains des Druzes de Syrie des milliers de chrétiens d’une mort certaine. La portée du récit n’est pas tant de se souvenir de ce tragique évènement mais de comprendre le geste d’un musulman qu’était l’Emir Abdelkader mais que celui-ci avait obéi aux droits de l’Humanité : «Huqquq al Insaniyya».

Le Président Abdelaziz Bouteflika, rapporte l’ambassadeur, ne disait pas autre chose dans la préface qu’il donnait en 2006 à une réédition d’un texte célèbre écrit par l’Emir en 1855 et intitulé «La lettre aux Français». Le Président algérien notait ainsi que «l’EmirAbdelkader posait les jalons d’une modernité humaniste capable à la fois de « ré-enchanter le monde et de développer toujours plus les capacités d’innovation et de créativité».

Humanisme, innovation, créativité des mots nouveaux pour un nouveau départ que veulent prendre les relations algéro-françaises sur tous les chantiers et sujets que les deux pays ont en commun et qui ont souvent affligé les deux parties.

Aujourd’hui, le gouvernement français s’est engagé auprès du Premier ministre Ahmed Ouyahia à désigner un «Monsieur Algérie», haute personnalité du monde politique et économique, chargé de promouvoir les investissements français en Algérie.

En 2012, l’Algérie fêtera le 50e anniversaire de son indépendance, le devoir de mémoire sera-t-il partagé, la circulation dans les deux sens sera-t-elle instaurée ? Les accords d’Evian inchangés ? Ce qui est sûr, c’est que le président de la République s’y emploiera pour asseoir ce partenariat d’exception cher aux deux chefs d’Etat.

Par : Soraya Hakim