Plusieurs propositions sur la table de Bouteflika

Plusieurs propositions sur la table de Bouteflika
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Le président Bouteflika qui détient seul les prérogatives de décider de telles réformes, n’a toujours pas pris sa décision et on ne sait quelle formation politique pourrait influer sur son choix.

Sur le chemin des réformes politiques, à commencer par la levée de l’état d’urgence en attendant l’autorisation des marches à Alger, une vraie ouverture de l’audiovisuel, agrément des formations politiques, la classe politique en Algérie a manifesté son souhait de voir des réformes plus profondes ayant une relation avec le système politique en Algérie à travers la révision de textes fondamentaux de la République, la dissolution des Assemblées élues, l’organisation des législatives anticipées. Ainsi, le président Bouteflika qui détient seul les prérogatives de décider de telles réformes, n’a toujours pas pris sa décision et on ne sait quelle formation politique pourrait influer sur son choix. Ou bien alors, le chef de l’Etat a sa propre vision des choses.

Avec le vent de révolte qui souffle sur le monde arabe et le Maghreb, Alger a compris qu’elle n’est pas à l’abri de ce qui se passe même si chaque pays a ses spécificités sociales, politiques et économiques sachant que pour le cas des algériens, les séquelles des événements de 1988 et de 12 années de terrorisme n’ont toujours pas disparu. Dans ce cadre, des mesures socioéconomiques et politiques ont été annoncées mais plusieurs observateurs s’attendent à plus d’autant que l’Algérie a deux rendez-vous électoraux : les législatives de 2012 et la présidentielle de 2014. Dans ce contexte, chaque parti politique tentera sa chance pour influencer sur un éventuel changement.

A ce propos , il y a le cas du parti des travailleurs, dont la secrétaire générale, Louisa Hanoune a dit avoir parlé au président Bouteflika de l’urgence d’aller vers une «Assemblée constituante» en passant par la dissolution de l’APN et l’organisation des législatives anticipées. Cet avis n’est pas partagé par le FLN dont le président «d’honneur» n’est autre que Bouteflika. A ce propos, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem a déclaré à l’APS mercredi dernier qu’il est temps d’aller vers une révision profonde de la Constitution, tout en rejetant la proposition du PT car, selon lui, parler d’une Assemblée constituante cela veut dire repartir à zéro.

Donc, on ne sait pas si cet avis est partagé par le président Bouteflika. En 2008, le Front de libération nationale avait mené une campagne sans ses alliés de l’Alliance présidentielle (RND et MSP) pour une révision de la Constitution en proposant en particulier un système présidentiel. Mercredi dernier, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, dont le parti a gelé son travail à l’APN, a déclaré que son parti est pour un système parlementaire. Pour sa part, le mouvement pour la société de la paix (MSP) qui est membre de l’Alliance présidentielle, une alliance pratiquée aussi au sein de l’APN, son président Bouguerra Soltani a appelé vendredi dernier à l’occasion d’une conférence nationale de «la prospective» de son parti, à une révision de la Constitution de manière à instaurer un système parlementaire entier tout en regrettant que l’Alliance présidentielle n’ait pas changé depuis sa création alors que le monde arabe et le Maghreb ont changé. Pour M. Soltani, son parti n’a pas fait alliance avec le FLN ou le RND mais une alliance pour le président Bouteflika ! Du côté du RND, sa position sur d’éventuelles réformes politiques, notamment la révision de la Constitution n’est toujours pas connue.

Dans une rencontre du parti tenue vendredi, le RND qui tiendra la session de son conseil nationale les 7 et 8 avril prochain, n’a fait que rappeler son attachement à l’alliance présidentielle. Pour sa part, Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire du FLN, écarté suite au «coup d’état scientifique» de 1996, a demandé au président Bouteflika de tenir un congrès rassembleur auquel participeront les différents partis politiques pour discuter de la situation du pays.

Il est à rappeler que pour ce qui est de la révision de la Constitution de 1996, celle-ci est intervenue en 2008 en passant par une adoption du Parlement. Mais elle a été jugée «partielle». Il était question en particulier de la «non-limitation» des mandats présidentiels et le remplacement du poste de Chef du gouvernement par un poste de Premier ministre donc, exécuteur du programme du président de la République.

A cette occasion, le président Bouteflika avait laissé entendre qu’une révision profonde de ce texte interviendra prochainement et sera soumise à un référendum. Et apparemment ce temps est venu.

Par Nacera Chenafi