Plusieurs projets de l’ancien président de la FAF seront abandonnés Zetchi peut-il réussir son œuvre d’assainissement ?

Plusieurs projets de l’ancien président de la FAF seront abandonnés Zetchi peut-il réussir son œuvre d’assainissement ?
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La troisième sortie publique du nouveau président de la Fédération algérienne de football Kheïreddine Zetchi aura été, sans doute aucun, une vraie mise au point à tous ceux qui croyaient encore que l’ex-patron du PAC n’incarne pas vraiment le renouveau et son intronisation à la tête de la FAF n’a pour objectif que de « conserver» l’œuvre laissée par son prédécesseur.

Avec des mots crus faits de spontanéité, Kheïreddine Zetchi a cassé un tabou, même si, en définitive, il reproduit le discours de tous ceux qui prennent le pouvoir d’une institution qui ne s’empêchent pas de tirer à boulets rouges sur leurs prédécesseurs.

Et le temps imparti à la conférence de presse n’explique pas, seul, le «déballage» du président Zetchi arrivé il y a à peine 100 jours au sommet de la pyramide du football national. Le néo-chairman de la «ferme du football» à Sidi Moussa a, en plusieurs moments de son point de presse, tiré sur Mohamed Raouraoua, ses choix et sa politique. Sur le plan académique, mais aussi à propos de la gestion des ressources financières et humaines de la fédération la plus riche du MSN.

Au sujet du premier volet consacré au développement de la pratique footballistique en Algérie, Kheïreddine Zetchi a marqué son étonnement de ne pas avoir trouvé de mémorandum avec les fédérations et les instances régionales et internationales. «Notre premier partenariat sera conclu avec la Fédération zambienne avec au programme des matchs amicaux des jeunes catégories. Il va falloir jouer le maximum de matchs en Afrique pour habituer nos jeunes aux conditions de là-bas», dira celui qui s’offusque de ce manquement injustifié d’autant plus que «nous jouons en Afrique». Le constat établi, le nouveau président promet une stratégie globale qui va demander des moyens colossaux. Des subventions qu’il pourra chercher chez les sponsors avec la renégociation des contrats en vigueur et la prospection de nouveaux partenaires économiques, mais aussi en puisant dans les propres fonds de la FAF.

LG Algérie

Des «trésors cachés», serions-nous tentés d’écrire. Et le premier trésor demeure, aux yeux de Kheïreddine Zetchi, les moyens que l’ancien BF présidé par Mohamed Raouraoua avait prévu d’injecter dans la construction d’un hôtel de standing pour financer, plus tard, la formation. Un projet mort-né puisque malgré une «promotion outrancière» lors des différents conclaves de la FAF, le Sheraton FAF qui devait être édifié près de l’enceinte du siège de la fédération à Dély Brahim n’a pas quitté les tiroirs.

Pour Zetchi, apparemment au courant que le financement de ce projet existe, il faut changer de cap en annulant la construction d’un hôtel haut standing et le transfert de l’argent collecté pour l’édification des 4 centres régionaux de formation. «J’ai proposé à ce que ce projet soit annulé et approuvé par le Bureau fédéral, mais la décision doit être entérinée par l’assemblée générale qui est souveraine. Le budget alloué à la construction de cet hôtel est de 6 milliards de DA, si nous voulons abandonner ce projet, c’est pour utiliser ce budget à la construction des quatre centres fédéraux. L’objectif de la FAF n’est pas de gagner de l’argent mais de développer le football», estime M. Zetchi. Des propos qui contrastent mal avec les discours mielleux tenus lors de la passation de pouvoirs. Une cérémonie durant laquelle on a appris que la FAF dispose d’un budget de l’ordre de 700 milliards de centimes. Des chiffres que l’ancien président n’a jamais rendu publics comme il n’a jamais affiché publiquement les indemnités des différents sélectionneurs étrangers et des primes des joueurs internationaux. Zetchi veut, en somme, jouer la transparence pour gagner certaines batailles. Une arme (la transparence, ndlr) qui pourrait se retourner contre lui lorsqu’il sera question de fournir des informations (et des arguments surtout) sur son projet de centres fédéraux, ses actions pour le développement du football féminin, la lutte contre les fléaux (dopage, violence et corruption) et les conflits d’intérêts qui polluent déjà l’atmosphère de la nouvelle équipe fédérale.