Plusieurs projets annoncés dans l’agro-industrie, La fin des dangereux monopoles

Plusieurs projets annoncés dans l’agro-industrie, La fin des dangereux monopoles

L’industrie du sucre semble avoir un avenir plus que prometteur en Algérie

Il faut dire qu’avec autant d’usines, la masse critique pour rendre viable des projets de sous-traitance sera atteinte.

Les nouvelles perspectives que se donne l’économie nationale, en raison des défis de diversification qui s’imposent à l’ensemble des acteurs économiques du pays, semblent s’afficher au grand jour. Et pour cause, de nombreux opérateurs se donnent les moyens d’investir des secteurs, jadis quelque peu difficiles d’accès pour leur «complexité», mais également en raison de l’importance des investissements les concernant.

Celui du sucre qui a vu, ces derniers mois, plusieurs initiatives fleurir est un exemple parlant.

Le groupe Mazouz, a ainsi investi près de 14 milliards de dinars pour une usine de raffinerie de sucre. Une entrée dans le cercle assez restreint des transformateurs de sucre sera certainement très remarquée au vu des ambitions du groupe qui ne veut pas se contenter du statut de simple transformateur. Le groupe privé va plus loin, puisque son entrée dans le monde de l’agro-industrie apportera une très importante plus-value à la filière.

Et pour cause, une unité de trituration de betterave destinée à la production du sucre qui coûtera près de 28 milliards de dinars fait partie du plan d’investissement.

Cette belle aventure qui promet un saut qualitatif appréciable de l’agro-industrie nationale n’est pas la seule initiative à l’actif d’opérateurs nationaux. Il y a également l’investissement mixte algéro-français représenté par La Belle, côté algérien et Cristal Union pour la partie française.

Avec une association 70/30%, les deux groupes envisagent de lancer une unité de production de l’ordre de 350.000 tonnes de sucre brut. La valeur ajoutée de cet investissement tient dans l’ambition d’exporter une bonne partie de la production vers des pays déjà ciblés. En effet, la connaissance du marché à l’international de la part de Cristal Union permettra au sucre algérien de pénétrer les marchés espagnol, italien et subsaharien.

En somme, l’industrie du sucre semble avoir un avenir plus que prometteur en Algérie. On est certes loin de constituer une plaque tournante de la filière, mais il est clair qu’une dynamique sans précédent s’installe dans ce créneau de l’industrie, notamment avec l’entrée en lice des groupes Beldjilali Benahmed et Koucg, autorisés eux aussi par le Conseil national d’investissement de lancer des usines de transformation de sucre.

La grande diversité des intervenants et l’objectif clairement affiché d’aller vers l’exportation sont de nature à «réveiller» l’industrie du sucre en Algérie et à terme développer un tissu de PME sous-traitantes.

Il faut dire qu’avec autant d’usines, la masse critique pour rendre viable des projets de sous-traitance sera atteinte, ce qui donnera toute sa pertinence à la fin du monopole de fait sur un produit à haute valeur ajoutée.

La multiplication d’entreprises dans le domaine renforcera la position de l’Algérie et amènera à terme à dégager une plus-value à l’export supérieure à l’import en valeur. Ce qui revient à dire que l’Algérie aura inversé le processus actuel qui fait que les importations de matières premières reviennent dix fois plus cher, voire plus que les exportations du produit fini.

La lutte contre le monopole qui, rappelons-le, a été codifiée par toute une loi en Algérie, est une option stratégique de la démarche économique nationale. Il ne s’agit pas de sortir d’un monopole public pour tomber dans un autre plus dangereux, puisque tenu par un privé. Ladite démarche est on ne peut plus visible dans de nombreux secteurs, à l’image de l’électronique, l’électroménager, la mécanique, le médicament où l’investissement privé est ouvert et ne souffre d’aucun monopole. Le risque qu’a fait peser un opérateur dans l’industrie du sucre est donc écarté, avec la perspective positive de voir un foisonnement d’opérateurs agir dans la filière avec un dynamisme qui ne laisse pas place aux produits étrangers. Cette réalité est vécue dans la filière boissons et jus, de même que dans les pâtes où de plus en plus d’opérateurs commencent à songer sérieusement à l’exportation.