Plusieurs mouvements sociaux inattendus ont éclaté dimanche dans plusieurs endroits de la wilaya de Béjaïa, suscitant moult désagréments, notamment aux usagers de la route et des servitudes de l’administration publique, cibles des différentes manifestations.
Le cas le plus critique est l’obstruction de la RN n° 9, reliant Béjaïa à Sétif, et ce en plusieurs endroits, notamment au lieu-dit « Tassift », à la sortie est de la ville de Tichy, à 18 km de Béjaïa, et à l’entrée est du chef-lieu de wilaya dont la concomitance, bien que non coordonnée, ont eu des influences néfastes sur le déplacement des usagers de la route et même sur l’activité de certaines entreprises. Le port de Béjaïa, à ce titre, a vu son activité d’enlèvement des marchandises et de rapatriement des conteneurs depuis sa zone extra-portuaire d’Iryahène vers Béjaïa, littéralement paralysée. « Aucun camion n’est entré ou sorti du port durant la matinée », a indiqué le P-DG, de l’EPB, M. Djelloul Achour, qui relève l’impact du blocage de la route notamment sur l’activité du port dans ses relations avec son hinterland oriental, notamment Constantine, Sétif, Jijel et Skikda.
Le côté ouest, bien qu’épargnée par ce mouvement, n’en a pas moins subi les contrecoups. Les déviations improvisés par Iryahène, en passant par Amizour et, par extension vers Oued-Ghir à l’ouest, ont du donner lieu à des bouchons inextricables sur le tronçon de la RN n° 12, reliant la localité de Melalla à Béjaïa sur une dizaine de km.
Le port, qui a accueilli en début de matinée, un car-ferry en provenance de Marseille a eu à déplorer, par ailleurs, l’impact sur les voyageurs, originaires de cette région orientale et même au-delà, et qui devant l’obstruction des voies ont du reporter leur voyage vers leur destination respective.
L’aéroport de Béjaïa, pour sa part, n’a pas connu d’effets directs, selon ses responsables, tous les vols ayant pu décoller normalement mais avec cependant d’important retards. L’on ignore, toutefois, le taux de remplissages des avions au programmes, a-t-on indiqué.
Ce mouvement, enclenché par une partie des habitants du lieu-dit Ezaouiya, située dans la nouvelle zone d’habitation urbaine de Sidi-Lebhar, à proximité de l’aéroport pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie, notamment l’assainissement et l’éclairage public, s’est estompé cependant en début d’après-midi après que les autorités communales et de la daïra aient pris l’engagement de résoudre « rapidement » les doléances posées. A Adekar, à 80 km à l’ouest de Béjaïa, la contestation n’a pas pris pour cible les routes, mais s’est focalisée sur les administrations publiques, soumises quasiment toutes à fermeture.
La daïra, l’APC, la Poste, la Recette des contributions et les services déconcentrés de l’Etat (subdivisions techniques), ont tous été bloqués en effet, selon les représentants de la population, dont la revendication également se résume à l’amélioration de leurs conditions de vie, notamment l’assainissement, la dynamisation des PPDRI, le gaz de ville et la reprise en main de leur polyclinique.
A Bouhamza, à 85 km au sud de Béjaïa, un mouvement analogue, marqué par la fermeture de l’APC et des services publics s’y trouvant a été enregistré. La montée au créneau étant motivée essentiellement par une demande d’activation des procédures d’indemnisation, inhérente au passage de la conduite assurant le transfert d’eau du barrage de Tici-Haft vers Béjaïa sur des terres privées. La wilaya de Béjaïa est fréquemment, de façon récurrente, confrontée, ces derniers mois, à ce phénomène social, notamment les coupures de route, que d’aucuns mettent en cause, pour ses effets négatifs sur la dynamique de développement local.
Beaucoup d’entreprises en font les frais dont quelques unes ont du, selon le wali, se délocaliser vers des latitudes moins frondeuses. La chambre de commerce et d’industrie, frappée de plein fouet par ce phénomène, n’en rate pas une occasion pour le stigmatiser