Les habitants de la Casbah s’inquiètent. Plusieurs immeubles datant de plusieurs siècles menacent ruine alors que les habitants n’ont aucune alternative. Les pouvoirs publics ont vérifié la gravité de la situation mais tardent à apporter les solutions idoines. Ces derniers temps, plusieurs bâtisses se sont effondrées, surprenant ceux qui y logent dans leur sommeil. Ces effondrement ont fait des dizaines de victimes dont certains y ont laissé même la vie.
Une tournée qui nous a menés dans cette cité construite à l’époque de l’empire Ottoman nous a fait constater l’ampleur du risque. Malgré les dizaines de milliards de dinars dégagés pour restaurer cette ville, au titre des plans de sauvegarde de la Casbah, aucun résultat probant n’est perceptible sur le terrain. «Voyez ce groupe d’immeuble par exemple. Les habitants risquent de périr à chaque instant», alerte un habitant de la cité qui nous a accompagnés. En effet, les fissures apparaissent sur les façades des bâtisses. Mais à l’intérieur c’est le pire. Les murs sont fissurés, les plafonds donnent l’impression de vouloir céder et s’écrouler. «Nous vivons ici depuis quarante ans. Chaque nuit, on se dit que le pire peut arriver. Les responsables de l’APC nous ont rendu visite, ont promis de nous reloger mais nous attendons depuis plus de cinq ans», raconte une vieille dame de presque 70 ans. Elle ajoute que la peur double d’intensité à chaque hiver avec les infiltrations des eaux des pluies.
Selon certains habitants de cette ville inscrite sur la liste du patrimoine universel de l’UNESCO depuis 1992, plus de 50 immeubles ont besoin d’une restauration immédiate pour éviter la catastrophe. Lorsque nous leur avons annoncé que le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, qui a effectué une visite de deux jours en Algérie, s’est engagé à restaurer la Casbah d’Alger par une société turque spécialisée, nos interlocuteurs ont laissé échapper une lueur d’espoir. La Casbah ou la Citadelle était construite par les Turcs pendant l’époque Ottomane. Sa restauration par les turcs «est une bonne chose», estime un habitant. «L’essentiel pour nous qui vivons le calvaire chaque jour est de sortir de notre situation. On ne sait pas pourquoi les plans de sauvegarde n’ont pas réussi mais on espère que l’engagement d’Erdogan soit concrétisé rapidement à défaut de nous reloger», commente un autre.
A souligner que le président turc s’est engagé également sur la restauration de certains lieux symbolisant l’époque ottamane, à l’instar de la mosquée Ketchaoua .
