Ça bouillonne dans les universités algériennes. Un vent de contestation souffle dans les différentes structures faisant état d’un véritable malaise.
Les étudiants en pharmacie ne décolèrent pas. La rencontre avec le Premier ministre Abdelmalek Sellal n’a pas abouti à un résultat. Le mouvement de grève se poursuit dans ce département. En effet, celui-ci a été entamé depuis plus de trois mois par les étudiants de ce département dans toutes les universités. Ces derniers inquiets du sort que leur réserve l’avenir, dénoncent entre autres l’insuffisance de postes de résidanat, le manque de nouvelles spécialités et le manque de stages dans les grands laboratoires.
Après moult tentatives de dialogue avec les parties concernées, aucun résultat probant n’en a découlé. Lors d’un rassemblement d’étudiants en pharmacie qui s’est tenu le 8 janvier de l’année en cours les grévistes avaient affirmé que «après plusieurs tentatives avec les ministres concernés, nous étudiants en pharmacie des 10 départements que compte l’Algérie sommes en grève illimitée depuis le mois de novembre 2016».
«C’est notre réponse face à la situation précaire que vit notre spécialité de plus en plus marginalisée dans la santé publique», avaient-ils alors dénoncé. En plus de la pratique, les étudiants en pharmacie ont pointé du doigt la qualité de l’enseignement théorique. Ils demandent de revoir la réforme des études en pharmacie amorcée alors en 2011. De leur côté les médecins en chirurgie dentaire sont eux aussi montés au créneau.
Parmi leurs principales doléances, on note la révision du classement du chirurgien-dentiste de l’échelle 12 à la 16, et l’encadrement pédagogique qu’ils estiment ne plus être à la hauteur. Mais aussi la révision de la bourse pour les étudiants internes qui sont contraints d’acheter les produits consommables pour exercer leur métier, ainsi que les horaires pédagogiques pour les étudiants en fin de cycle.
Les représentants de ces étudiants dénoncent par ailleurs les conditions piteuses dans lesquelles ils sont contraints de travailler, comme le manque d’amphithéâtre et de fauteuils dentaires. Des conditions qui selon eux influent de façon négative sur leur cursus. Les étudiants des différents départements de médecine ne sont pas les seuls à faire part de leurs doutes et inquiétudes quant à leur avenir.
Les étudiants de l’Ecole supérieure des beaux-arts après un mouvement de protestation qui dure depuis l’année 2015, on a décidé d’user de moyens plus radicaux pour se faire entendre. En effet, six d’entre eux ont décidé il y a quelques jours d’entrer en grève de la faim quelques semaines après la visite du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi dans cette école. Ces derniers reprochent à ce dernier la «non-tenue des promesses émises 21 jours après sa visite».
Vu cette situation préoccupante, le ministre a indiqué mardi dernier dans un communiqué qu’il «assurerait l’accompagnement des étudiants pour l’organisation de leur assemblée générale et l’élection de leurs représentants dans les plus brefs délais, et oeuvrerait à la prise en charge des préoccupations soulevées» et qu’il s’engageait à trouver une solution définitive au problème de l’hébergement des étudiants de l’Ecole des beaux-arts tout en maintenant le dialogue pour l’examen des revendications pédagogiques. Le ministre de l’Enseignement supérieur Tahar Hadjar a lors d’une rencontre avec les 10 organisations estudiantines nationales, a haussé le tons contre cette vague de contestation au niveau des universités, qu’il qualifie de dépassements et de revendications «irrationnelles».