Plusieurs centaines d’étudiants ont tenté lundi de marcher dans le centre d’Alger pour une revalorisation des diplômes et un changement de système mais se sont heurtés à un important dispositif de policiers armés de bâtons et de boucliers, a constaté une journaliste de l’AFP.
Un jeune homme ensanglanté gisait, entouré par des policiers, en marge des manifestants qui se sont très vite retrouvés bloqués des deux côtés de la grande rue Didouche Mourad (ancienne rue Michelet) à quelques centaines de mètres de la Grande Poste, leur lieu de rendez-vous pour une marche en direction du palais du Gouvernement, à moins de deux kilomètres de là.
Une fumée noire très dense s’est élevée du dernier étage d’un lycée attenant à l’université, entraînant l’évacuation des élèves, tandis que les pompiers arrivaient en trombe.
Aux cris de « pouvoir assassin », « à bas la répression, « y en a marre de ce pouvoir », les jeunes gens ont tenté une descente vers la Poste, puis se sont retrouvés confrontés à deux groupes de policiers armés de bâtons, casqués et munis de boucliers.
Ils se sont brièvement assis au sol face à l’entrée de l’université avant de tenter une marche dans l’autre sens, pour remonter la rue Didouche Mourad. Mais là encore, ils se sont heurtés à des centaines de policiers.
Les forces de l’ordre semblaient maîtriser la situation, tout comme pour nombre de précédents mouvements dans la capitale où les marches et manifestations sont interdites.
Dès les premières heures de la matinée, un important dispositif de sécurité avait été mis en place dans tout le secteur du centre-ville. Des centaines de policiers et de véhicules blindés étaient postés, notamment dans les artères menant à la place de la Grande Poste.
Les étudiants, qui devaient se diriger vers le palais du gouvernement, manifestent contre la dévalorisation des diplômes et pour un changement de système. Ils ont manifesté déjà à plusieurs reprises et ont été repoussés de manière musclée, avec des blessés, notamment le 12 avril.