C’est un début d’année aussi agité que celle qui vient de s’écouler à Tizi Ouzou. En effet, les populations de nombreuses localités ont ressorti, hier, l’attirail du manifestant pour défier l’administration qui, pour reprendre les propos des protestataires regroupés aux alentours du pont de Oued-Aïssi, «n’a pas fini d’user et d’abuser de promesses » pour répondre à leurs doléances.
Pour rejoindre Tizi Ouzou, hier, il fallait beaucoup de patience, et surtout de l’endurance, pour des milliers des habituels usagers de l’axe routier majeur que constitue la RN 12. Des centaines de véhicules se sont, en effet, retrouvés «piégés» au niveau de Oued-Aïssi, dans la banlieue est de Tizi Ouzou, sur l’autoroute. Des victimes collatérales d’un mouvement de protestation initié par les familles d’un bidonville, sis dans les environs immédiats de l’hôpital psychiatrique qui, affirment-ils, ont été contraints de passer à l’action parce que, depuis trois années, les autorités de la daïra de Larbaâ-Nath-Irathen et de l’APC d’Irdjen n’en finissent pas de leur promettre de les faire bénéficier des dispositions entrant dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. Un mouvement de protestation qui, en fait, n’était pas circonscrit au seul tronçon de l’autoroute à l’est de Tizi Ouzou.
Un peu plus loin vers le sud, toujours aux portes du chef-lieu de la wilaya, c’est un autre mouvement de protestation qui y a été enregistré. En effet, les citoyens et les transporteurs des villages de l’aarch de Betrouna ont procédé à la fermeture du chemin de wilaya 147 reliant Tizi Ouzou à Mechtras via Maâtkas. Une vive action de protestation organisée pour revendiquer particulièrement la réfection de cet axe routier qui est dans un état plus que lamentable. Nous avons rapporté dans ces colonnes même l’état de dégradation avancé du principal chemin qui relie plusieurs contrées sud de la wilaya de Tizi Ouzou comme les villages de Betrouna, Maâtkas, Souk El Tenine, Aït Abdelmoumène (Tizi-N’tleta) et Mechtras. Ainsi, la centaine de transporteurs assurant la liaison Maâtkas- Tizi Ouzou ont dû contourner cet important tronçon du CW147 en empruntant le CW228 par Tirmitine. Hier également, même ce dernier a été fermé à la circulation. Les automobilistes utilisant cet itinéraire ont dû rebrousser chemin pour rallier Tizi Ouzou via le CW02 (Ath Zmenzer) et viceversa pour ceux qui désiraient rejoindre Maâtkas ou Souk El Tenine. Signalons aussi que même la rocade sud n’a pas été épargnée par les protestataires puisqu’elle a été également fermée au niveau du Pont d’Anar-Amellal, à l’une des sorties de la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. C’est dire que la colère est montée d’un cran car les pouvoirs publics n’ont pas encore tenu à leur promesse de viabiliser cet important axe routier. La Direction des travaux publics a été interpellée à maintes reprises mais, pour l’heure, le bitume n’est toujours pas là. Il convient de souligner que ce chemin est incroyablement abandonné comparativement à d’autres CW qui ont connu de travaux d’élargissement, de drainage des eaux pluviales et de revêtement en béton bitumineux. Hier, c’était donc après une longue attente que les citoyens de Ibetrounen sont sortis pour dire halte à la hogra. A l’heure où nous mettons sous presse, ces deux chemins restent toujours fermés à la circulation et on croit savoir que la wilaya aurait dépêché une délégation sur les lieux.
M. Azedine/A. Idir
Les transporteurs des étudiants en grève
Les étudiants externes issus des daïras de Maâtkas, Makouda, Larbaâ Nath Irathen, Béni-Douala, Ouaguenoun et toutes les communes limitrophes de la ville des Genêts n’ont pas réussi à rejoindre, hier, les bancs des amphithéâtres de l’université Mouloud-Mameri de Tizi Ouzou en raison d’un mouvement de grève déclenché par les transporteurs. En effet, ces derniers avaient pourtant averti les responsables de l’université par un préavis de grève en présentant toute une liste de revendications dont celle inhérente au versement de leurs dus. Le problème de l’insécurité, l’absence d’un endroit de stationnement, entre autres. Il y a lieu de rappeler que plusieurs transporteurs avaient été agressés par des délinquants qui rôdent en toute impunité autour du lieu de stationnement des bus, sis à proximité même de l’enceinte universitaire. Actuellement, les propriétaires des bus exigent un vrai site de stationnement car là où ils garent, ils gênent considérablement la circulation automobile et, du coup, ils sont déclarés indésirables par les riverains qui trouvent quelquefois toutes les peines du monde à rallier leur domicile. C’est dire, en somme, que les revendications soulevées par ces transporteurs sont légitimes et ils espèrent un prompt dénouement de cette affaire par la satisfaction de la totalité de leurs réclamations.
Amayas Idir