Ce brigand qu’on surnomme aussi «l’empereur du désert» est porté sur la liste noire américaine des hommes à abattre
Une dizaine de wilayas étaient la cible de ce complot, à savoir Alger, Boumerdès, Annaba, El Tarf, Constantine, Batna, Ouargla, Laghouat, Ghardaïa et Tamanrasset.
A la faveur de la confusion et des troubles sécuritaires nés des révoltes arabes, Mokhtar Belmokhtar a trouvé l’opportunité de nourrir cette menace. Ce brigand qu’on surnomme aussi «l’empereur du désert» est porté sur la liste noire américaine des hommes à abattre. L’auteur de la prise d’otages à Tiguentourine, une localité dépendante de la wilaya d’Illizi, semble tisser des liens étroits avec plusieurs réseaux de recrutement de terroristes en Tunisie, Libye et Syrie. Des investigations menées par les services de sécurité ont permis d’apprendre que l’intermédiaire entre MBM et les réseaux en question est un trafiquant d’armes, qui répond au nom de Mebarki Moubarek, âgé d’une cinquantaine d’années, impliqué également dans le trafic de drogue et dans un «projet» visant l’Algérie par des attaques terroristes et des opérations kamikazes devant être perpétrées au nord et au sud du pays. Selon les informations en possession des services de sécurité, une dizaine de wilayas sont la cible de la horde sauvage, à savoir, Alger, Boumerdès, Annaba, El Tarf, Constantine, Batna, Ouargla, Laghouat, Ghardaïa et Tamanrasset.
Le choix des wilayas n’est pas fortuit. Constantine future capitale de la culture arabe, abrite au même titre que les autres villes, les plus importantes infrastructures économiques du pays. C’est dire que c’est l’économie de l’Algérie qui est dans le point de mire des sanguinaires qui ont sollicité les services de Mébarki Moubarek, un contrebandier par excellence, pour les approvisionner en armes, vu ses liens avec les trafiquants d’armes de la Libye. Des sources sécuritaires confient que des terroristes arrêtés lors de l’assaut donné au niveau de la base de Tiguentourine pour libérer les otages, ont fait des aveux précieux concernant le complot dessiné contre l’Algérie.
Un complot «soutenu» qui implique la complaisance de certains Etats dont l’intérêt est de voir l’Algérie revenir au «tout-sécuritaire», d’où ce harcèlement contre les forces de l’Armée nationale populaire pour leur imposer cette option. En faisant aujourd’hui l’apologie du terrorisme, d’aucuns n’ignorent que beaucoup de personnes se prétendant spécialistes et experts en la matière, notamment les Occidentaux, ne font pas la différence entre ce phénomène émergeant et une rébellion qui revendique des droits légitimes, laissant place à la confusion, en l’absence d’une définition universelle devant permettre aux pays touchés de développer une stratégie de lutte commune.
Les cas de la Syrie et du Mali en sont la preuve matérielle, puisque, à ne pas en douter, ces pays ont balisé le terrain au terrorisme et ses principales sources de financement, à savoir le trafic de drogue et le trafic d’armes, sans pour autant fermer les yeux sur le versement des rançons que pratiquent hypocritement les pays européens.
Sous prétexte de soutenir une soi-disant minorité qui réclame la liberté et la démocratie en Syrie, les pays européens et certains pays arabes coopèrent avec un terrorisme qui s’est distingué comme étant le plus barbare. En revanche, ces pays qui ont exprimé leur soutien inconditionnel à la France pour développer ce même phénomène au Mali, qui ont financé hier, la lutte contre le régime du défunt El Gueddafi en Libye, entendent combattre les groupes armés avec détermination. Cette «contradiction stratégique» a permis à Al Qaîda et ses affiliés de détourner la situation en leur faveur pour se déployer davantage.
Et ce n’est plus une impression, mais une réalité bien triste, qui donnera naissance à d’autres groupuscules criminels à l’ombre de ce qu’on appelle «le printemps arabe», aussi bien en Orient qu’en Afrique, à l’image de Djabhat El Nousra en Syrie et le Mujao au Sahel.