Le délai d’installation des P/APC, pour plus de 1 000 communes dans lesquelles aucun parti n’a obtenu la majorité absolue à l’issue du scrutin du 29 novembre dernier, expirera dans quatre jours comme le stipule la loi organique portant régime électoral.
Acet effet, plusieurs formations politiques ont accéléré leurs négociations au niveau local et même des directions centrales pour faciliter la tâche aux élus locaux.
Dans tout les cas rien n’est gratuit. Outre des informations qui font état de versement d’argent pour l’achat des voix pour le poste de P/APC, il y a la négociation de l’APW contre une APC et inversement. Dans ce cadre, des alliances contrenature naissent entre des partis qui n’ont jamais partagé d’idées ou de programmes.
Le cas de l’APW et de l’APC de Tizi Ouzou illustre bien les calculs des partis dans le cadre de la devise «donnant- donnant». Ainsi, pour exclure le RCD, le FFS a fait alliance avec le FLN et RND. A cet effet, le FFS a remporté l’APW de Tizi Ouzou grâce au soutien du FLN et ce dernier a remporté l’APC de cette wilaya grâce au soutien du FFS.
Cette rivalité entre le FFS et le RCD semble être bénéfique pour d’autres formations politiques qui veulent assurer une APC ou une APW. Autre cas d’alliance bizarre, même si ce n’est pas nouveau, c’est le cas de l’alliance PT-FLN et PT-RND, alors que la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, n’a fait que tirer à boulets rouges sur ces deux partis, outre le MPA, lors de la campagne en faveur des dernières élections locales.
Vendredi dernier , Mme Hanoune, qui a révélé que des sièges d’élus, dans le cadre des alliances pour l’élection des présidents des Assemblées populaires locales (APC), se monnayaient entre 2 et 8 millions de DA, affirme que son parti a passé des «dizaines» d’alliances avec le Rassemblement national démocratique (RND) qui a des «positions nationalistes».
Le PT a aussi conclu des alliances avec le Front de libération nationale (FLN) «mais dans de faibles proportions » dans les APC où ce parti a obtenu la majorité absolue des sièges, a-t-elle poursuivi, précisant que pour ces alliances «le PT n’avait pas d’autres choix».
Cependant, le plus surprenant, c’est de voir une alliance PTMPA. Pour le MSP, il est majoritaire dans seulement vingt APC, et est prêt à des alliances avec tous les partis, quelle que soit leur tendance mais préfère le RND au FLN.
Des instructions ont été données à la base afin d’entamer les négociations avec toutes les formations sauf les indépendants. De son côté, le Bureau politique du FLN, réuni encore hier après sa première réunion samedi dernier, a donné des instructions fermes à ses élus afin de signer des alliances dans les meilleurs délais. Toutefois, le FLN mise sur le ralliement des indépendants, présents avec près de 700 sièges au niveau des Assemblées locales.
Le FLN, qui ambitionne de gérer le plus grand nombre de communes, n’aura pas la tâche facile car il devra appliquer la règle «donnant- donnant ». A ce propos, dans la circulaire n° 11 qu’il a adressée aux secrétaires des mouhafadhas, Abdelaziz Belkhadem fait «obligation aux élus de cordonner leur action avec le membre du bureau politique, qui a été chargé de superviser les élections locales dans la wilaya concernée ».
Ce dernier «est tenu, à son tour, de consulter les membres du comité central issus de cette wilaya, mais qui ne sont pas élus dans les Assemblées locales ainsi que les parlementaires».
Belkhadem met aussi en garde ses élus contre «toutes les tergiversations dans la conduite de ces négociations et ce, afin d’éviter au FLN de perdre des possibilités d’alliance et par conséquent de priver le parti de l’augmentation du nombre d’APC ou d’APW qu’il ambitionne de gérer». Enfin, «les élus sont tenus de soutenir la candidature de celui qui a été tête de liste», comme ce fut le cas jeudi dernier au niveau de l’APW d’Alger.
On peut constater qu’a l’issue du scrutin du 29 novembre dernier que les alliances locales entre partis ne s’inscrivent pas dans l’intérêt des populations quand ils jouissent de la majorité absolue au niveau des Assemblées de wilaya ou communales, il s’agit juste de devenir «amis» pour obtenir le siège de président d’APC ou d’APW.
N.C.