Plus d’une soixantaine de recours déposés par les partis: Que dira le Conseil constitutionnel?

Plus d’une soixantaine de recours déposés par les partis: Que dira le Conseil constitutionnel?

Les partis gardent un grand espoir de regagner les sièges perdus, surtout après les modifications des résultats des élections.

Rejet ou maintien des recours? C’est à partir de demain, au plus tard mercredi que le Conseil constitutionnel rendra sa réponse. Les partis attendent avec impatience le verdict de l’institution présidée par Mourad Medelci. Ils sont nombreux à avoir déposé des recours en guise de contestation des résultats des législatives du 4 mai dernier.



Juste après la proclamation des résultats, des formations politiques ont annoncé qu’elles introduiront des recours auprès du Conseil constitutionnel. Plus d’une soixantaine de recours ont été déposés par les différentes formations politiques. L’opposition n’était pas la seule à avoir contesté les résultats du scrutin. Les partis de la coalition ont déposé de nombreux recours. Rien que pour le Rassemblement national démocratique (RND), ce dernier a fait état de 18 recours introduits auprès du Conseil constitutionnel. Considéré comme le grand gagnant de cette élection avec un score qui a presque doublé par rapport aux législatives de 2012, le RND se sent lésé. S’exprimant sur la chaîne Ennahar TV, Ahmed Ouyahia a mis en avant que son parti devrait gagner d’autres sièges tout en affirmant qu’il est confiant en l’institution constitutionnelle.

Idem pour le Mouvement populaire algérien (MPA). Son secrétaire général Amara Benyounès a déclaré hier qu’il envisageait d’introduire 18 recours auprès du Conseil constitutionnel, inhérents aux résultats obtenus dans 16 wilayas. Le parti majoritaire FLN qui a perdu plus d’une cinquantaine de sièges a également introduit des recours. Le Parti des travailleurs qui a vu le nombre de ses sièges régresser de plus de la moitié a introduit plus d’une vingtaine de recours. On avance en tout 25 recours relevés sur les dépassements signalés à travers les différentes wilayas du pays. Le vieux parti de l’opposition, le Front des forces socialistes a fait savoir qu’il a introduit

13 recours. Le Parti de tajamoue Amal El Djazair TAJ a quant à lui fait état de huit recours déposés au niveau du Conseil constitutionnel. On a introduit des recours au niveau de 15 wilayas.

Il y a lieu de rappeler que les partis avaient un délai jusqu’à mercredi soir pour déposer les recours avec des preuves à l’appui. L’alliance du mouvement Ennahda et le Parti de la justice et du développement et El Binaa ont également introduit des recours. «Nous avons déposé des recours au niveau de 15 wilayas», a affirmé Youcef Khababa, membre du mouvement Ennahda qui reconnaît toutefois qu’«il y a eu des cas de fraude flagrants». De nombreux petits partis ont également contesté les résultats des élections en estimant qu’ils ont été victimes d’une fraude à l’image du Front national algérien (FNA), le Front Al Mostaqbal et le Rassemblement de la culture et la démocratie ainsi que le Mouvement de la société pour la paix.

Les partis gardent un grand espoir de regagner les sièges perdus, surtout après les modifications des résultats 72 heures après l’annonce faite par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales vendredi dernier. Le Conseil constitutionnel avait, pour rappel, revu le taux de participation à la baisse (35,37%). Dans ses résultats provisoires, rendus publics lundi dernier, le RND a glané trois nouveaux sièges, alors que l’ANR a perdu deux sièges et le FNA a perdu son unique siège obtenu initialement. Beaucoup de partis ont vu le nombre de leurs sièges revu à la hausse.

Le Conseil constitutionnel dispose, comme le stipule la loi, d’un délai de 72 heures après réception des résultats des commissions et circonscriptions électorales, pour proclamer les résultats des élections législatives, organisées jeudi dernier et dont les résultats préliminaires ont été annoncés vendredi par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. En attendant, les regards restent braqués sur l’institution présidée par l’ancien ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci.