Plus d’une année après sa nomination, Sellal sur tous les fronts

Plus d’une année après sa nomination, Sellal sur tous les fronts
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Nommé en septembre 2012 à la tête de l’Exécutif, Abdelmalek Sellal a eu un bilan atypique qui le différencie de tous ses prédécesseurs. Avec son style propre, il a réussi à imposer ses idées, à secouer le cocotier bureaucratique et à faire bouger les choses.

L’année 2013 aura été pleine pour un Premier ministre hyperactif. Seul Premier ministre sous Bouteflika à avoir eu le privilège de faire des visites sur le terrain, Sellal aura sillonné 38 wilayas, distribué des enveloppes supplémentaires et fait de nombreuses déclarations. Il est vrai que le Premier ministre avait la lourde tâche de suppléer à l’absence du président Bouteflika, effacé de la scène, depuis son AVC. Cette double casquette n’est, certes, pas facile à assumer, surtout en cette phase préélectorale, où le flou reste entier, à quatre mois de la présidentielle, mais le Premier ministre devait, à la fois, s’atteler à jouer sur deux fronts : assurer la continuité de l’État et se faire le porte-parole d’un Président absent.

Les visites du Premier ministre sur le terrain constituaient une occasion pour redonner vie au programme du Président qui peinait à se concrétiser sur le terrain. Dans certaines wilayas, des projets inscrits au premier plan quinquennal n’ont toujours pas démarré, faute de bureaux d’études et d’entreprises de réalisation. Pourtant cela n’empêche pas les walis, les élus locaux et les “représentants de la société civile” de revendiquer davantage de projets !

Des idées généreuses, Sellal en a lancé pas mal durant toute l’année, à commencer par la lutte contre la bureaucratie et la simplification des procédures administratives. Les choses commencent à bouger et un ministère délégué chargé spécialement de la réforme du service public a été mis en place pour alléger un peu les souffrances des citoyens.

LG Algérie

À l’adresse des investisseurs, Sellal a tenté de tenir un discours rassurant et encourageant, en multipliant les messages d’encouragement et en invitant les cadres de l’administration et des banques à se débarrasser des réflexes bureaucratiques et de la peur d’accompagner les investisseurs. Un discours qui n’est toujours pas suivi d’application sur le terrain.

Le Premier ministre avait entamé son exercice avec la révolte des jeunes chômeurs du Sud. Malgré toutes les décisions prises en leur faveur, force est de constater que les choses n’ont pas évolué d’un iota et que la contestation est toujours présente. D’ailleurs, ce ne sont pas seulement les chômeurs qui protestent, à longueur d’année. Les enseignants, les gardes communaux, les jeunes du pré-emploi, les mal-logés, pour ne citer que ceux-là, n’ont que la rue pour s’exprimer, encore faut-il qu’on les laisse faire, dans le calme !

Pourtant le discours politique martelé par le Premier ministre, lors de tous ses déplacements, se voulait rassurant et optimiste : le pays va bien et jouit d’une stabilité, dans un environnement marqué par les tensions dans le voisinage.

Abdelmalek Sellal en campagne électorale ? Lui, s’en défend, sans trop convaincre. En tout cas, il ne rate aucune occasion pour louer les réalisations du président Bouteflika et tirer sur ses adversaires potentiels.

Mais le Premier ministre aura marqué son année par ses multiples dérives verbales qui ont fait de lui la première personnalité sur les réseaux sociaux. Son humour débordant lui a fait jouer de mauvais tours. Au moment où l’on évoquait la possibilité de voir Sellal succéder à Bouteflika, du moins devenir son vice-Président, ses boutades à répétition viennent remettre en cause ses capacités à assumer ce genre de fonctions. D’autant plus qu’il y a de la concurrence dans les parages, et les attaques qui le ciblent particulièrement du côté du patron imposé à la tête du FLN renseignent quelque peu sur l’hésitation au sommet au sujet de ce qui se prépare d’ici avril prochain.

A. B