Rachid Boutlelis

Cette rue le long de laquelle étaient répertoriés un boulodrome où les férus de la pétanque s’y donnaient à cœur joie dans une ambiance conviviale, un petit jardin entouré de rhododendrons, tachés de fleurs roses et pourpres et dégageant une odeur agréable à l’odorat, une petite crèmerie cernée par des rangées d’osiers, lieu de rencontre pour les familles pour se désaltérer, un court de tennis judicieusement ceinturé par des cyprès, entre autres, a été depuis complètement et lamentablement défigurée, dégradée, démantibulée, vandalisée et enlaidie à l’extrême en un temps record et a, ainsi avec le temps, perdu navrement de tout de son aura d’antan.
« L’incivisme, chaussé d’escarpins et portant des socquettes d’une blancheur douteuse, usées au talon, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour mettre la pâte à ce massacre à ciel ouvert. Il s’est donné sans limite et n’a au grand jamais été rappelé à l’ordre. Cela fait mal au cœur d’assister à la dégradation de la rue Melinnette, un véritable pan de l’histoire de tout une contrée, sans pouvoir réagir autrement qu’à travers un nombre indéterminé de requêtes adressées aux responsables concernés qui se sont succédé aux destinées de la municipalité d’Aïn El Turck et ce, pour tenter d’attirer leur attention sur sa déperdition », a déploré avec une pointe de dépit un vieil habitant de Claire Fontaine, dont la plage est grignotée par la bidonvilisation et l’eau de la mer est cruellement loin de refléter la clarté pour laquelle a été baptisée cette localité.
