Près d’un million. C’est le nombre de personnes qui avaient acquis en 2016 la nationalité d’un pays membre de l’Union européenne. Quelque 995 000 citoyens nés ailleurs étaient ainsi devenus européens, ou avaient acquis une deuxième nationalité européenne. Mais en 2017, ce chiffre a largement baissé, s’établissant à 825 000 personnes (-17% en un an), selon les données publiées mercredi par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.
C’est en Croatie que la chute des octrois de nationalité est la plus forte (-83% par rapport à 2016), suivie de l’Espagne, du Danemark et de l’Estonie, qui ont naturalisé moitié moins que l’année précédente. Au contraire, la Roumanie, le Luxembourg, la Slovaquie, Malte et la Finlande ont davantage accordé leur nationalité qu’en 2016 (entre + 30% et + 50%).
Si l’on compare le nombre de résidants étrangers dans un pays au nombre de personnes naturalisées, c’est la Suède qui arrive en tête des pays qui naturalisent le plus (8,2 octrois de nationalité pour 100 étrangers) suivie de la Roumanie (5,9) et la Finlande (5). Ceux qui naturalisent le moins sont l’Estonie (0,4), la Lettonie (0,6), l’Autriche et la République tchèque (0,7).

Le Maroc, l’Albanie et l’Inde en tête des pays d’origine
Parmi les 825 000 personnes naturalisées, 17% avaient déjà la nationalité d’un pays de l’Union européenne : 25 000 Roumains, 22 000 Polonais et 15 000 Britanniques ont obtenu une deuxième nationalité. En tout, 37,8% des récipiendaires de la nationalité d’un Etat membre étaient originaires du continent européen. Quelque 58 900 Albanais ont ainsi acquis la nationalité d’un pays de l’UE, principalement grecque ou italienne.
Quelque 27% des nouveaux Européens venaient eux d’Afrique, où le Maroc fait la course en tête, avec 67 900 de ses citoyens qui sont devenus européens, le plus souvent en Italie, en Espagne ou en France. Environ 20% étaient originaires d’Asie. L’Inde est le pays d’origine de 31 600 nouveaux Européens, dont un peu plus de la moitié (53%) sont devenus britanniques, et le Pakistan celui de 23 100 nouveaux citoyens européens, parmi lesquels 47% ont aussi opté pour la Grande-Bretagne. Enfin, la Turquie et le Brésil ont aussi fourni de nouveaux citoyens à l’Union européenne, respectivement 29 900 (dont la moitié en Allemagne) et 21 600 (dont les trois-quarts sont devenus italiens ou portugais).
La France, choix principal des Algériens et des Tunisiens
Quant à la France, elle est en 11e place des taux de naturalisation. En 2017, parmi les gens ayant demandé une nationalité d’un pays membre, elle a été choisie plus volontiers par les Algériens (80,8% des Algériens devenus européens l’ont été via la nationalité française), les Tunisiens (56,1%), les Sénégalais (34,3%), les Marocains (24,6%), les Chinois (18,8%), les Turques (17,8%), les Russes (17%). Seuls 11,6% des Britanniques ayant acquis une deuxième nationalité, 8,3% des Colombiens et 4,7% des Syriens devenus européens l’ont été via l’acquisition de la nationalité française.