Pour réussir la campagne de vaccination contre la grippe A
La campagne de vaccination contre le virus A/H1N1 a été le thème d’une conférence de presse tenue hier matin au siège du ministère de la Santé en l’absence du ministre Saïd Barkat qui était programmé pour être de passage une heure plus tard sur les ondes de la Chaîne I dans une émission traitant assurément du sujet de la grippe A.
Ainsi donc, les responsables en charge du secteur de la Santé ne semblent lésiner sur le moindre effort en termes de communication sur cette pandémie qui a provoqué la mort de 24 décès parmi un lot de 476 cas confirmés, à se fier aux statistiques officielles.
Cela dit, on apprendra d’emblée de la conférence de presse animée hier par M. Smail Mesbah, directeur de prévention au niveau du ministère de la Santé et Mme Samia Amrani en charge du dossier de la grippe A au niveau de cette institution que plus de 8000 établissements relevant du même secteur sont d’ores et déjà réquisitionnés en prévision de la campagne de vaccination. A quand le début effectif de cette opération ?
A cette question, M. Belkacem, le responsable de la communication de la même institution n’ira pas par quatre chemins pour affirmer qu’aucune échéance n’est encore retenue.
«On n’a pas de réponse exacte quant au lancement effectif de la campagne de vaccination», fera-t-il savoir, mettant en avant le fait que les doses de vaccin contre la grippe A que l’Algérie a importées du Canada sont toujours en phase de contrôle : «Nous attendons la note de certification auprès des organismes se chargeant du contrôle, et si nous recevons cette note cet après-midi même, la campagne de vaccination sera aussitôt enclenchée».
L’opération de contrôle se veut une procédure très rigoureuse, argue pour sa part Mme Amrani qui informe en ce sens que cette opération est confiée à trois organismes spécialisés en la matière. Il s’agit de l’Institut Pasteur, du Laboratoire national du contrôle des produits pharmaceutiques et du Centre national de toxicologie.
713 000 doses de vaccin
Le contrôle quant à lui s’établit actuellement sur des échantillons de quelque 713 000 doses de vaccin contre la grippe A acquises par l’Algérie.
Faut-il rappeler au passage que le bon de commande fait par notre pays par le biais du ministère de la Santé est de l’ordre de 20 millions de doses à acquérir en l’espace de quatre mois. Lors de la rencontre d’hier avec les représentants des médias, le directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé
ne manquera de rappeler les assurances faites par le conseil des experts de l’OMS allant dans le sens que l’utilisation de ce vaccin ne devrait en aucun cas susciter des complications à souligner dans le sillage des effets indésirables, notamment vis-à vis des femmes enceintes et des malades chroniques.
Même en cas d’utilisation d’adjuvant, cela ne comprend également aucun risque, rassure encore M. Mesbah, vu que «l’adjuvant lui-même est composé à base de produits naturels et contient de la vitamine E» explique-t-il. L’intervenant ajoutera en outre que le vaccin contre le virus A/H1N1 qui sera utilisé en Algérie est exactement le même que celui utilisé au Canada, pays qui s’est engagé dans la campagne de vaccination contre cette pandémie.
Ce qu’il faut savoir sur la campagne de vaccination attendue en Algérie
D’emblée, la campagne de vaccination qui sera lancée prochainement en Algérie est «gratuite», a tenu à préciser M. Mesbah. Mme Amrani a ajouté quant à elle que cette campagne sera lancée après consultation des experts, conformément aux recommandations de l’OMS. La campagne de vaccination, une fois lancée, s’étalera tous les jours de la semaine, précise encore Mme Amrani. Cette campagne se fera, selon elle, sur six phases successives.
«Elle concernera en premier lieu le personnel de la Santé publique, parapublique et privée, les femmes enceintes, les corps constitués, les personnes atteintes de pathologies chroniques, les enfants et adolescents âges de 6 mois à 24 ans et l’entourage des nourrissons ayant plus de six mois», explique t-on.
L’équipe de vaccination sera quant à elle composée d’un médecin, de plusieurs agents vaccinateurs et d’un agent administrateur. Un examen médical sera effectué au préalable avant l’acte vaccinal et toute personne vaccinée sera mise en observation pendant une demi-heure de temps.
Par Karim Aoudia