Les prix des articles scolaires ont augmenté entre 40% et 100% cette année. La rentrée scolaire s’annonce déjà “chaude” et coûteuse pour les petites bourses déjà saignées par les dépenses du Ramadhan et de l’Aïd.
À ce propos, le prix du tablier scolaire fille et garçon varie actuellement entre 500 DA et 1 450 DA, un petit tablier pour le préscolaire est cédé dans les marchés informels à 450 DA, alors que le prix du cartable varie entre 860 DA et 1 300 DA.
Il faut dire que les prix des articles scolaires ont augmenté de 40% à 100%. On estime que les prix vont augmenter considérablement à l’approche de la rentrée scolaire prévue pour le 13 septembre. Ce constat a été fait au niveau de plusieurs magasins et marchés dans la capitale que nous avons visités.
Des parents ont reconnu qu’ils trouvent des difficultés à satisfaire leurs enfants entre habillement et fournitures scolaires. Les mères de famille disent qu’elles sont heureuses car les habits de l’Aïd serviront à la rentrée scolaire vu que les écoles ouvriront juste après la fête religieuse.
Les cahiers encore plus chers et une trousse à 160 DA
Les prix des articles scolaires ont augmenté cette année surtout les cahiers, a reconnu un vendeur de table au marché 12 de Belcourt très prisé par les couches sociales moyennes.
Le prix du cahier de 96 pages a atteint 30 DA cette année, alors qu’il était affiché à 14,50 dinars l’année passée. Le cahier de 288 pages passe de 68 dinars à 87 dinars, le cahier de 32 pages qui coûtait 10 DA a atteint les 20 DA, celui de 48 pages est passé de 11 DA à 23 DA, celui de 64 pages coûte 25 DA. Le cahier de 192 pages est vendu à 90 DA au lieu de 50 DA.
Les commerçants justifient ces prix par l’augmentation du prix de gros, alors qu’un grossiste explique que cette augmentation est liée à celui du papier au niveau mondial. Pas loin de sa table, un libraire affiche d’autres prix mais aussi chers. 160 DA pour une simple trousse. Pour le contenu à savoir les stylos, crayons, gomme et autres articles, il faut encore débourser. Selon certaines indiscrétions, les commerçants n’hésitent pas à sortir l’ancien stock mais le vendent aux tarifs actuels.
Le prix d’un bon cartable solide est devenu hors de portée. Il dépasse les 1 300 DA dans des magasins à Belouizdad et à la rue Hassiba-Ben-Bouali. Il est cédé entre 830 et 1 000 DA aux marchés informels à Belouizdad et à Bab El-Oued et la qualité laisse à désirer d’autant que les parents préfèrent acheter les cartables à roulettes pour éviter le poids à leurs enfants.
Quant au prix du fameux tablier rose ou bleu, il varie actuellement entre 500 et 870 DA dans les marchés informels. Au marché 12, une maman nous confie qu’elle a préféré acheter les tabliers pour ses quatre enfants pour éviter la “pénurie” de l’année passée vu la couleur exigée “mais c’est très cher, je dépense plus de 2 500 DA juste pour les tabliers sans compter les fournitures et les vêtements nécessaires !” Un petit tablier bleu pour un enfant de 4 ans est affiché à 450 DA “fiha moussaada ?” demande un père de famille au vendeur. Ce dernier lui réplique que les prix sont raisonnables et que c’est de l’importation mais pas de Chine. Ce père de deux enfants scolarisés, un au primaire et le deuxième sera scolarisé cette année, affirme que les fournitures de son fils au préscolaire l’année passée lui ont coûté 4 000 DA. “Mais avec le deuxième, ça va me coûter plus avec ces prix, ce n’est pas facile d’être parent d’élève aujourd’hui”. Le vendeur commente de son côté que “c’est toujours la même chose chaque année. Ils ne sont jamais contents et c’est toujours très cher pour eux, les Algériens se plaignent toujours, regardez-moi ces foules, elles achètent et pleurnichent en même temps”.
Ruch sur les tables au Bazar et élèves endeurs
Vu les prix affichés actuellement, une famille avec un enfant scolarisé, sera obligée de débourser 860 DA pour le cartable et à peu près 4 000 DA en manuels scolaires, entre 1 000 et 1 200 DA pour les chaussures, 1 000 à 1 400 DA pour un pantalon et 1 000 DA pour un pull.
La facture pour un seul enfant serait ainsi de plus 9 000 DA, sans compter les livres scolaires qui nécessitent une autre dépense d’autant que la prime scolaire n’est perçue par les parents démunis qu’à partir de la première ou même la deuxième semaine après la rentrée scolaire.
“Ma femme et moi travaillons et pouvons nous considérer comme étant des privilégiés par rapport à d’autres, mais on était obligé de faire quelques sacrifices pour arriver à consacrer un budget spécial pour la rentrée scolaire pour notre fils”, nous dit un père de famille. D’autre part, plusieurs familles démunies ont dû recourir à l’aide de leurs enfants qui ont improvisé des petits boulots en ce mois de Ramadhan.
Une mère de famille nous révèle que son fils a travaillé durant cet été en vendant des jouets et de la galette et des dioul. “Il a pu ramasser une somme d’argent qui lui permettra au moins d’acheter des effets scolaires. Quant au tablier, il utilisera celui de l’année passée, mon fils n’est pas exigeant, il connaît nos moyens”.
Un élève âgé à peine de 12 ans vend des fournitures scolaires au marché informel de Bab El-Oued. Il nous confie qu’il vend des articles scolaires pour une librairie en contrepartie d’une part de bénéfice. “J’aide ainsi ma famille pour la rentrée scolaire”, nous dit-il. Pour pouvoir s’approvisionner moins cher, certains chefs de famille se sont rués sur les magasins qui proposent des soldes.
Ainsi au niveau du bazar Ali-Mellah, des vendeurs ont eu l’ingéniosité de vendre des vêtements d’enfants pêle-mêle avec des prix abordables. “Ce n’est pas de la qualité mais du neuf pour l’Aïd”, a indiqué une mère de famille rencontrée sur les lieux.
Un avis partagé par une maman qui nous a révélé qu’une chaussure d’un bébé de 6 mois est cédé à 1 200 DA ! Et elle peut dépasser 4 000 DA dans un magasin à El-Biar. “Je cherche seulement une grenouillère ici, j’ai acheté des chaussettes pour 1 000 DA”. Les magasins qui se sont mis au rythme de ce mois de Ramadhan ouvrent dans la soirée. Mais on a constaté partout une foule nombreuse même dans les boutiques de Ryad El-Feth.
Malgré les prix élevés, il reste très difficile de rentrer dans une boutique ou une librairie vu la foule.