Plus de 75 milliards de dinar de transactions illégales: Cette mafia qui “siphonne” le Trésor public

Plus de 75 milliards de dinar de transactions illégales: Cette mafia qui “siphonne” le Trésor public

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Près de 170.000 infractions pour défaut de facturation ont été mises à jour par les contrôleurs du ministère du Commerce de janvier à septembre 2018.

Le jeu du chat et de la souris se poursuit entre les barons du commerce parallèle et les pouvoirs publics. Des sommes astronomiques déambulent dans les dédales du circuit informel. Même si les chiffres annoncent qu’elles sont en baisse, il n’en demeure pas moins qu’elles restent énormes.

Le constat est effarant! Les chiffres livrés par le ministère du Commerce attestent que la lutte contre l’informel est loin d’être gagnée malgré toutes les mesures qui ont été prises pour que les fraudeurs rentrent dans le rang et activent à visage découvert. A commencer par l’opération de bancarisation des fonds de l’informel lancée en août 2015 qui s’est avérée un véritable flop. Les «parrains» sont les maîtres des lieux. Statistiques à l’appui.

«Le chiffre d’affaires dissimulé de transactions commerciales non facturées, mises au jour par les services du ministère sur les neuf premiers mois de l’année en cours, a baissé à 76,83 milliards de dinars contre 83,57 milliards dinars durant la même période de 2017», indique le bilan d’un rapport publié hier par les services du département de Saïd Djellab. Près de 170.000 infractions pour défaut de facturation, qui ont permis à cette opération d’aboutir à un tel constat, ont été mises à jour par ses contrôleurs qui ont procédé à la saisie de marchandises d’une valeur globale de 6,09 milliards de dinars. L’offensive a été massive. Ces infractions ont été découvertes suite aux 1391.629 interventions effectuées par les services de contrôle, ayant permis l’élaboration de 161.539 procès-verbaux de poursuites judiciaires ainsi que la proposition de fermeture de 12.497 locaux commerciaux, détaille le document du ministère du Commerce répercuté par une dépêche de l’APS datée d’hier. C’est sans état d’âme que la mafia de l’informel saigne l’économie nationale.

La crise financière provoquée par la chute des revenus pétroliers, le nouveau modèle de croissance économique auquel aspire l’Algérie pour s’affranchir de son pétrole ne font pas partie de leurs préoccupations. Bien au contraire, ils contribuent à l’assèchement du Trésor public sans le moindre remords. Ils prospèrent en privant les caisses de l’Etat de revenus conséquents. Leur chiffre d’affaires pour les neuf premiers mois de l’année dépasse les 75 milliards de dinars! Un fléau élevé au rang de pratique commerciale qui touche de plein fouet les produits importés. «Au titre du contrôle de la conformité des produits importés, il a été procédé à l’examen de 53.014 dossiers d’importation pour une quantité de 21,668 millions de tonnes, durant les neuf premiers mois de l’année en cours», a indiqué le rapport du ministère du commerce. Une opération qui s’est soldée par le refoulement de plus de 30.000 tonnes de marchandises d’une valeur financière de 11,95 milliards de dinars. 359 dossiers de poursuites judiciaires à l’encontre des importateurs défaillants ont été constitués.

Ces pratiques mafieuses dont l’absence de transparence dans des transactions commerciales, la vente et l’achat sans factures, les prix illicites pour les produits soutenus par l’Etat, l’absence d’affichage des prix… ont tissé le lit de la flambée des prix. Le cauchemar continue…