Un coup dur pour les fraudeurs
Consommateurs et services de contrôle des prix et de la qualité, tenus de déclarer la guerre aux commerçants malhonnêtes.
Mustapha Benbada veut-il nous faire oublier les émeutes de janvier 2011 quand des milliers de jeunes sont sortis spontanément pour dire stop à la politique de si Mustapha?
En réponse aux cris de la rue, le ministre du Commerce n’a apporté que des solutions d’urgence pour calmer les esprits. D’une part, la politique d’accointance et de complaisance avec des barons des produits de large consommation, dont la suppression de certaines taxes pour ses maîtres, et d’autre part, l’avidité des commerçants sans foi ni loi qui augmentent les prix, au point de susciter l’émoi de la population. Le ministre du Commerce et son équipe du MSP imputent les résultats au destin et autres prétextes de la crise mondiale qui se répercute négativement sur le marché algérien. D’ailleurs, tenant compte des imperfections enregistrées depuis, par son ex-prédécesseur El Hachemi Djaâboub, ces deux ministres n’ont pas réussi à intégrer l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). On croit savoir que Benbada ne sera pas reconduit dans le prochain gouvernement. En l’absence de moralisation du secteur, les brigades de contrôle du ministère, ont enregistré près de 400 000 interventions, dont plus de 74.000 infractions à la réglementation rien que pour le premier semestre 2012. Les investigations opérées ont permis de mettre au jour un chiffre d’affaires illicite global avoisinant les 10 milliards de DA issu de transactions commerciales sans factures et l’élaboration de plus de 68.000 dossiers de poursuites judiciaires à l’encontre des contrevenants, a-t-on indiqué à l’APS, selon des sources officielles du ministère du Commerce. Ces interventions de contrôle se sont soldées par la saisie de marchandises pour diverses infractions, dont la valeur a été estimée à 375 millions de DA, ainsi que la fermeture administrative de plus de 4200 locaux. Les saisies sont de 136% et les fermetures administratives de 55%, alors que le taux du chiffre d’affaires dissimulé est en baisse de 57%. Qu’attend-il pour déposer sa démission devant cette dégradation de la gestion du secteur? Les poursuites judiciaires sont en hausse de 36%. Au total, le taux d’augmentation des infractions est de 29% par rapport à la même période de l’année 2011. L’activité de contrôle s’est caractérisée par une surveillance accrue et une présence permanente des agents de contrôle sur le terrain ciblant particulièrement, les activités constituant des gisements de fraude, confirmé par une maîtrise des activités, en amont du processus de mise à la consommation des produits sensibles. Parmi les actions ayant un impact positif et immédiat, le ministère cite le retrait de lots de poudre de lait contaminée par des germes pathogènes ce qui a permis, souligne-t-il, d’éviter une crise sanitaire majeure. Les services concernés du ministère du Commerce, relèvent également l’inscription au fichier national des fraudeurs, par un nombre de plus de 10.000 opérateurs économiques, exerçant dans leur majorité dans le commerce extérieur, et qui sont auteurs d’infractions graves à la législation commerciale, a-t-on indiqué. En 2011, près de 160.000 infractions à la réglementation ont été constatées et plus de 146 500 dossiers de poursuites judiciaires ont été ficelés. Ces interventions de contrôle s’étaient soldées par la saisie de divers produits pour une valeur de 385,8 millions de DA et la fermeture administrative de 9 372 locaux commerciaux. Une autre infraction relevée à la faveur de ces opérations de contrôle a trait au défaut de facturation dont le montant décelé avait atteint 42,3 milliards de DA. La responsabilité des citoyens en général et des consommateurs en particulier est de mise, d’autant plus que la fédération algérienne des consommateurs (FAC), vient de mettre le numéro vert «3000» à la disposition des consommateurs gratuitement et joignable à toutes heures. Les réclamations sont prises en charge dès la prise de contact avec les concernés qui conviennent d’un rendez-vous ou autres procédures légales qui rassurent le consommateur, tout en rappelant à l’ordre ou en poursuivant le commerçant, conformément aux dispositions légales. Dans un secteur qui se respecte, ces milliers d’infractions de toutes catégories, n’auraient pas eu lieu.