L’adoption en 2015 d’une loi protĂ©geant les femmes n’a pas changĂ© beaucoup Ă la rĂ©alitĂ© de leur quotidien. cette annĂ©e encore le nombre de femmes qui ont subi des violences restĂ© très important. Et ce n’est que le nombre de violences dĂ©clarĂ©es car beaucoup d’entre elles continuent Ă subir la violence de leur proches dans le silence le plus totale.
Plus de 7.000 femmes ont Ă©tĂ© victimes de toutes formes de violence depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2016, a indiquĂ© jeudi la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de l’Union nationale des femmes algĂ©riennes (UNFA), Nouria Hafsi, rapporte l’Agence de presse algĂ©rienne.
Ce nombre ne traduit, cependant pas la rĂ©alitĂ©, car le nombre de femmes qui ne portent pas plainte ou qui ont peur de le faire auprès des services de sĂ»retĂ© doit ĂŞtre beaucoup plus important, prĂ©cise l’oratrice qui intervenait Ă l’ouverture d’une confĂ©rence sur « la lutte contre la violence faite aux femmes », coĂŻncidant avec la JournĂ©e internationale de lutte contre ce phĂ©nomène (25 novembre).
Mme Hafsi a prĂ©cisĂ© que « 7.400 femmes violentĂ©es » ont Ă©tĂ© recensĂ©es depuis le dĂ©but 2016, affirmant que ce chiffre « ne traduit pas la rĂ©alitĂ© de la violence exercĂ©e contre les femmes en AlgĂ©rie qui n’osent pas dĂ©poser plainte contre un membre de leurs familles ».
Elle a expliquĂ© la violence exercĂ©e contre la femme, qu’elle soit instruite ou pas par la perte de certaines valeurs « morales » dans la sociĂ©tĂ©, ajoutant que « certaines femmes violentĂ©es continuent Ă souffrir en silence et ne portent pas plainte ».
Soulignant que beaucoup de femmes ignorent les lois mises en place pour la protĂ©ger, Mme Hafsi a exhortĂ© les secrĂ©taires de l’UNFA Ă se rapprocher des femmes, notamment violentĂ©es, pour les sensibiliser et les convaincre de dĂ©poser plainte et de ne pas la retirer.
Elle a lancé dans ce sens un appel aux autorités compétentes pour assurer des cadres appropriés pour protéger la femme violentée et ses enfants.
Les statistiques avancées par Mme Salima Deraria, chef de la brigade de protection des mineurs, font état de 1.371 plaintes à Alger-centre, dont 890 pour violence physique, 19 pour violence sexuelle et 14 pour harcèlement sexuel, déplorant 9 cas de décès.
La représentante de la Sûreté nationale a regretté pour sa part le recours de certaines victimes au retrait de leurs plaintes pour préserver leurs familles.